A Frameries, une centaine de riverains et d’activistes s’étaient donnés rendez-vous dimanche sur le site convoité par Clarebout Potatoes. Le mouvement s’organisait dans le cadre de la journée internationales des luttes paysannes.
L’objectif de cette journée: réclamer un retour à une agriculture plus proche des traditions et plus respectueuse de l’environnement et des agriculteurs.
Leur geste était fort et symbolique. Dimanche, ils ont planté des pommes de terre locales et durables à quelques mètres des entrepôts de l’usine. Parmi eux: de nombreux riverains directs.
"C'est symbolique, je ne crois pas que cela changera quelque chose mais je tenais à le faire. Quand je vois qu'une telle usine peut s'implanter ici, avec de telles nuisances et une telle pollution, je me dis qu'on ne peut pas laisser faire ça!" Georges - Riverain
Le dérive du secteur de la pomme de terre
Les riverains et les activistes dénoncent la production massive de la pomme de terre industrielle en Belgique. Chez nous, plus de 4 millions de tonnes sont produites par an, soit 16 fois plus que nos besoins ! Et surtout plus de 80% de cette production est exportée. Des dérives qui ont des impacts à la fois sur l’environnement mais aussi sur les producteurs.
"Il faut produire moins ! Il faut produire pour nous et limiter l'exportation. Sinon, la pomme de terre ça sera terminé car c'est intenable..." Antoine Van Hyft - Ancien planteur de pommes de terre
"Clarebout est le symbole de tout ce qui ne va pas dans ce secteur. Tout d'abord, cela met une forte pression sur nos agriculteurs. En termes d'environnement, c'est catastrophique puisque le secteur de la pomme de terre est le plus gros utilisateur de pesticides en Belgique. Et à cause de ce genre d'usines, nous exportons beaucoup trop, et vers des pays, notamment d'Amérique du Sud, qui produisent eux aussi de la pomme de terre. Donc cela noie et tue les paysans d'Amérique du Sud" Damien Charles - Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne (ReSAP)
Les riverains ne relâchent pas la pression
Depuis 2019, les riverains se mobilisent contre cette méga-usine qui pourrait s’étendre juste à côté de leurs habitations. Cette semaine ils ont interpellé plusieurs ministres et demandent qu’ils prennent leurs responsabilités.
"Nous mettons la pression sur le gouvernement wallon pour qu'il modifie le plan de secteur. Car le site qui a été choisi pour implanter cette usine n'est plus adapté à un site industriel puisqu'on a laissé les habitations se développer autour. Il faut donc modifier le plan de secteur pour pouvoir accueillir des entreprises qui sont plus adaptées à l'environnement qu'il y a autour de ce site" Florence Defourny - La Nature sans friture
2 ans après le début de leur combat, les riverains espèrent désormais une réponse et surtout une action concrète du gouvernement wallon.