Si vous prenez le train pour aller au travail ou à l'école, vous avez certainement du changer vos habitudes ce mercredi. Le personnel de la SNCB et d'Infrabel était en grève aujourd'hui et seul 1 train sur 4 circulait dans le Hainaut.
Manque de moyens et de personnel, les travailleurs du Chemin de Fer sont à bout et ont voulu le faire entendre.
C'est en front commun syndical que les travailleurs des Chemins de Fer se sont rassemblés devant les gares du pays. Objectif : faire entendre d'une voix commune leurs revendications au gouvernement.
"Le message est clair : le personnel en a ras le bol" indique Cédric Depret, permanent régional ACV-CSC Transcom Mons Hainaut-Occidental. "Le 31 mai dernier, il avait déjà crié leur désarroi. Maintenant, il le réitère notamment par manque de personnel. Ils ne peuvent plus avoir leurs jours de congé. Leur bien-être au travail est fortement impacté. Au travers de la crise énergétique que nous traversons, les cheminots sont aussi confrontés à payer leurs factures. Ils demandent aussi une augmentation de leur barème. Il n'a plus été augmenté depuis 2008"
Des problèmes qui ne sont malheureusement pas neuf. Depuis 15 ans, la SNCB et Infrabel font face à un sous-investissement institutionnel. Conséquence directe : une dégradation des conditions de travail des conducteurs, des hommes d'ateliers et du personnel de cabine.
"Le personnel ne sait plus prendre ses jours de congés" souligne Francq Capelle, secrétaire permanent CGSP Cheminots Mons-Borinage. "Cela concerne notamment le personnel de cabine, les conducteurs et les accompagnateurs. Ils accumulent les jours de congés et la fatigue s'installe. Dans un cas concret, en cabine de signalisation, les gens enchaînent 6 jours d'affilé avec un seul jour à la maison. C'est énorme e la fatigue s'installe. Sans compter le stress supplémentaire et les possibles burn-out. Les gens des cabines n'en peuvent plus"
Des conditions inquiétantes pour des postes à haute responsabilité sécuritaire. Entre janvier et juin 2022, 22.000 trains ont dû être supprimés par manque de personnel. C'est plus que sur toute l'année 2019. Les navetteurs sont impactés mais comprennent la situation.
"Non seulement, on la comprend mais aussi on la soutient" explique Gery Baele, porte-parole navetteurs.be. "C'est un moment qui va embêter les gens aujourd'hui. Mais si rien ne bouge, les gens seront impactés à plus long terme. Depuis 3 ou 4 semaines, nous recevons énormément de plaintes. Il y en a plusieurs par jour et cela va dans tous les sens. Il y a de plus en plus de trains supprimés. Les trains sont souvent en retard et des correspondances sont manquantes. Des trains sont aussi raccourcis et ce n'est pas normal"
Aujourd'hui, seul 1 train sur 4 circulait dans le Hainaut grâce au service minimum assuré. Le mouvement de grève se terminera ce mercredi soir à 22h.