Le retable de l'Eglise St Géry part en restauration

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Opération délicate ce matin (18/01/2021) à l'église Saint-Géry de Boussu. Un retable en bois du 16è siècle a été démonté pour partir en restauration. Mais ce n'est pas n'importe quel retable! C'est celui auquel appartenaient des statuettes volées en 1914 et qui ont été saisies par la justice il y a près d'un an. La saga se poursuit donc pour cette oeuvre majeure du patrimoine boussutois!

La tension est palpable dans l'église Saint-Géry de Boussu. Depuis 8h, les hommes sont au travail. Première étape de l'opération du jour : enlever la vitre qui protège ce retable en chêne du 16ès.

« Le sentiment c'est surtout la crainte parce que ce n'est pas rien que d'enlever une vitre de protection qui pèse un certain poids et de découvrir ce qu'il y a derrière. Il faut éviter qu'il n'y ait quoi que ce soit comme mauvais geste qui puisse provoquer un danger. C'est très angoissant, heureux mais angoissant. », explique Marcel Racquet, trésorier de la Fabrique d'Eglise de Saint-Géry

L'opération se déroule dans les règles de l'art. Pas question de prendre le moindre risque pour ce retable, pièce importante du patrimoine boussutois.

«  C'est un retable attribué à Pasquier Borman. Les Bormans sont une dynastie de sculpteurs de retables en chêne, très célèbre au 16è siècle. »  précise Roger Noël, Administrateur de l'asbl Gy Seray Boussu.

Il s'agit de ne commettre aucune erreur. Les spécialistes inspectent au mieux les fixations . Petit à petit, l'oeuvre va se décrocher du mur et peut-être laisser apparaître d'autres traces du passé.

« Ici on va enlever le retable et son cadre. Le cadre de quand date-t-il ? On ne le sait pas. Ce qui nous intéresse aussi c'est de savoir ce qu'il y a derrière. On parle d'un blason. Dans quel état est-il ? On ne le sait pas », ajoute Marcel Racquet.

Le suspense dure quelques heures. Le temps d'enlever tout ce qui entoure cette oeuvre qui relatent la vie de la Vierge. Elle pèse environ 150 kg. Quelques efforts encore et la voilà qui quitte son mur de soutien, laissant effectivement apparaître un blason en plâtre de la famille de Caraman. Pour assurer un déplacement vers l'Institut royal du patrimoine artistique à Bruxelles, il faut prendre toutes les précautions.

«  On place des petits coussins quelque fois que des parties se détachent pendant le transport. Au moins, cela restera calé et cela évite les vibrations. » ajoute Daniel Bulinckx responsable technique de la société Modull en charge du transport.  

Le retable ira donc rejoindre ses statuettes volées en 1914, déjà conservées à l'IRPA. Elles avaient été saisies en février 2020, à la fin d'une exposition qui s'était tenue à Louvain (voir notre reportage). L'ensemble complet sera être restauré et reconstitué avant de revenir à Boussu.

« Nous avons pu assurer les frais du transport et du démontage grâce à un dossier que nous avons rentré à la Fondation roi Baudouin. Il faut compter que la restauration prendra toute l'année 2021 et une bonne partie de l'année 2022. » poursuit Roger Noël.

L'oeuvre globale sera replacée dans la chapelle des Seigneurs qui jouxte l'église Saint Géry. De quoi la préserver et assurer sa sécurité pour les siècles à venir...


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L'IRPA - L'Institut Royal du Patrimoine Artistique