Depuis lundi, 56 réfugiés ukrainiens apprennent les bases du français à l'école de langues montoise POLYAC. Des cours entièrement gratuits pour les enfants et les adultes, organisés en collaboration avec le CPAS et la Ville de Mons. Ils sont donnés toute cette semaine de manière intensive, de 9h à midi.
Le français n'est pas une langue facile mais après seulement une matinée de cours, les élèves ukrainiens se débrouillent déjà bien. Pour eux, il était essentiel d'apprendre le français...
"Je suis partie de mon pays et maintenant que je suis ici, j'ai besoin de connaitre le français pour pouvoir communiquer avec d'autres personnes et évoluer." Daryna
"Je suis ici depuis presque trois semaines et j'aimerais pouvoir parler avec les gens. Je voudrais aussi trouver un emploi et m'intégrer." Bohdan
Oksana fait partie des formateurs. Elle était professeure de français en Ukraine et a aussi fui la guerre. Pour elle, il était naturel et important d'aider ses compatriotes à apprendre les bases du français pour qu'ils puissent se débrouiller dans leur nouveau quotidien, en Belgique.
"Je tâche d'utiliser mes connaissances d'Ukraine, c'est-à-dire comment saluer, comment demander "Comment tu t'appelles ?", les nombres, les jours de la semaine, comment demander la route, comment se débrouiller dans la ville... les sujets quotidiens." Oksana Petrovska, professeure de français
Véronique, elle, ne parle pas ukrainien et n'a jamais enseigné le français. Elle a été professeure de langues germaniques et avait ici particulièrement envie d'aider les réfugiés. La tâche n'est pas facile mais la volonté est bien là. Véronique a su trouver des solutions pour enseigner le français à ses nouveaux élèves.
"On a quand même dans le groupe une personne ressource qui parle l'anglais donc ça aide de temps en temps. On a éventuellement aussi des traducteurs sur les smartphones. On utilise des mimes, on a fait des listes de mots avec les sons du français qui ressemblent à certains sons de l'ukrainien, etc. On mélange un petit peu l'ensemble et c'est à force de répéter qu'on y arrive de toute façon." Véronique Dath, professeure de français pour les Ukrainiens
POLYAC, c'est avant tout une école de langues. Elle a été sollicitée pour proposer des cours et tout s'est mis en place en quelques jours seulement...
"Ça s'est fait très spontanément. Nous avons mis l'un ou l'autre avis sur les réseaux sociaux, nous avons eu énormément de demandes que nous n'avons pas toutes pu honorer parce que notre infrastructure est limitée. Conjointement, nous avons eu des propositions de bénévoles." Marc Geerinck, directeur de POLYAC.
15 bénévoles ont été sélectionnés pour gérer les 6 groupes présents cette semaine. Mais POLYAC continue de recevoir énormément de demandes d'inscription aux cours et de propositions pour les donner. Ils réfléchissent actuellement à comment organiser les prochaines semaines. Une chose est sûre : tout le monde est motivé !