Ce matin, le comité de riverains constitué contre le projet de bio-méthanisation à Hautrage a été entendu par une commission du Parlement wallon. Et le moins que l'on puisse dire c'est que leur message est bien passé! Tous les groupes politiques se sont positionnés contre.
Des députés attentifs. Aujourd'hui, ils ont devant eux deux représentants du comité de riverains remontés contre l'implantation d'une usine de bio-méthanisation à Hautrage. C'est grâce aux 3700 signatures recueillies par une pétition que le comité a pu être reçu à Namur. Son objectif : démontrer aux députés que le projet de Cryo Advice, le demandeur, ne tient pas la route. Et apparemment les arguments avancés ont fait mouche.
« On sait très bien que le demandeur a fait du lobbying, donc nous aussi mais je ne m'attendais pas à ce qu'en commission, en public, il y ait une telle union politique. Il n'y a pas un seul parti qui s'est dit que nous exagérions ou qui a mis en doute les arguments que nous avancions. Les inquiétudes ont percolé » se réjouit Marie Hanssens, l'une des porte-parole du comité de riverains.
Il faut dire que les représentants des riverains n'ont pas lésiné sur les moyens pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'implantation à proximité de deux villages, Hautrage et Villerot, d'une méga usine de biométhanisation. Pour rappel, elle devrait traiter 900.000 tonnes de déchets organiques, essentiellement du lisier, avec tous les désagréments que l'on peut imaginer. Deux éléments principaux ont particulièrement retenu l'attention des députés.
« Ce qui est le plus sensible, c'est la sécurité. Donc quand on montre des simulations d'explosion, ça fait réagir. L'autre argument qui a fait mouche ce sont les techniques utilisées par le demandeur et les fausses informations que l'on trouve dans le dossier » indique Frédéric Boreux, autre porte-parole des riverains.
Parmi ces informations, il y a le nombre d'emplois créés par l'usine ou encore l'étude liée à la mobilité. Car le comité de riverain a tout épluché et analysé en mettant en commun toutes ses compétences. La première demande de permis unique de Cryo Advice a d'ailleurs été refusée une première fois. Mais aujourd'hui, le demandeur a introduit un recours. Il a donc une nouvelle enquête en cours, qui interpelle à nouveau les riverains.
« Cette nouvelle enquête nous permet de redonner un avis sur le dossier tel qu'il était au départ avec les modifications apportées pour le recours, notamment par rapport à l'étude de sûreté » précise Frédéric Boreux.
Le combat n'est donc pas terminé puisque l'enquête court jusqu'au 5 avril. Les communes concernées, Saint-Ghislain et Bernissart devront ensuite rendre leur avis, un avis qui sera à nouveau transmis à la région. In fine, ce sont cette fois les ministres qui devront se positionner. L'audition de ce mardi a en tout cas permis d'éclairer les élus présents.
« Les parlementaires pourront faire leur rôle et faire remonter l'information dans les cabinets de deux ministres qui devront se prononcer sur la décision de ce permis unique » conclut Frédéric Boreux.
Une décision qui n'est pas attendue avant septembre. Vu l'accueil qu'ils ont reçu à Namur, les riverains sont prêts à poursuivre leur action.