Ce lundi 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes. L'occasion de mettre à l'honneur les combats féminins actuels. A l'UMons, le groupe genre.s étudie les égalités et les inégalités qui existent au sein de l'université, mais aussi au sein des autres universités à l'échelle nationale et même internationale. Notre invité, Claire Martinus est anthropologue chargée de cours et membre du groupe de l'UMons.
Chaque année, cette cellule publie des rapports sur les inégalités. Aujourd'hui, elle est encore assez peu connue. Pourtant, elle existe depuis plusieurs années. Evoquer le travail de ce groupe genre.s de l'université permet d'aborder un point important dans la lutte des droits des femmes: l'accès à l'éducation et au travail.
"Ces rapports montrent que les femmes ont beaucoup plus difficilement accès aux positions hiérarchiques les plus élevées. Et cela aussi dans les milieux intellectuels et académiques comme à l'université."
Il reste énormément de combats à mener. Ces rapports permettent de mettre en lumière des chiffres et des tendances: si les femmes sont très nombreuses à obtenir un diplôme, elles sont beaucoup moins représentées dans les hiérarchies universitaires.
"Exactement, si on regarde la proportion de diplômés de premier et de deuxième cycle, donc bachelier et master, on a 43% d'hommes et 57% de femmes. Si on regarde les doctorants, la tendance s'inverse. On a 57% d'hommes et 43% de femmes. On voit clairement que plus on monte dans la hiérarchie, plus le décalage est important. Par exemple, au niveau des chercheurs qualifiés et des chargés de cours, on a en moyenne 71% d'hommes et 29% de femmes. Et au niveau des chercheurs expérimentés, nous avons 78% d'hommes et 22% de femmes."
Au-delà du travail d'analyse, le groupe genre.s est aussi là pour endosser un autre rôle : celui de la sensibilisation pour faire évoluer les mentalités.
"Notre premier travail, c'est de montrer à travers des statistiques les disparités. Ensuite, on doit chercher à comprendre comment lutter contre ces inégalités. Cela passe par une sensibilisation, mais aussi par la déconstruction des stéréotypes quant au choix d'étude. On constate, par exemple, qu'en psychologie il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes. Ce que l'on cherche à l'UMons, c'est donc casser ces stéréotypes vis-à-vis d'un public interne, mais aussi un public externe."