C'est une tradition que l'on retrouve chaque début d'année: la publication de la plaquette des chiffres du Hainaut. Une plaquette qui dégage les grandes tendances statistiques de l'année précédente et les évolutions. Population, emploi, chômage, investissements, etc. Tout est passé en revue. Notre invité est Richard Remisz, responsable du système d'information stratégique pour Hainaut Développement. Parmi tous les chiffres étayés, un premier constat est à retenir : le Hainaut reste attractif, sa population augmente depuis dix ans. "La population continue à augmenter, surtout au niveau migratoire et pas au niveau naturel. La province reste donc attractive, malgré l'image que l'on s'en fait. A ça, on ajoute le revenu moyen par déclaration qui a augmenté de 20% en 10 ans. Tout cela montre qu'elle ne colle pas à l'image que l'on veut lui donner." La plaquette épingle déjà les premiers chiffres en matière d'emploi pour l'année 2020. Au deuxième trimestre, l'emploi plonge. Et dans le même temps, le chômage, qui descendait depuis cinq ans, remonte. Il atteint désormais les 13,8%. "C'est pareil pour le Hainaut, la Flandre, la Wallonie, la Belgique. Ce chiffre de 13,8% reprend l'ensemble des chômeurs complets indemnisés. Au niveau de l'emploi, il y a une baisse de plus ou moins 4.000 unités sur le premier semestre 2020. C'est aussi compensé par l'augmentation des travailleurs indépendants. On ressent l'effet covid si on examine l'évolution des trois derniers trimestres." A Mons-Borinage, ce chiffre lié au chômage grimpe même à 15,2%. Mais on ne parle pas ici d'un "effet covid". Il s'agit davantage d'un chômage structurel. "Le problème de Mons-Borinage, comme dans toutes les régions de tradition industrielle, c'est que c'est un chômage structurel et non pas conjoncturel. Quand la conjoncture va mal, le chômage augmente dans toutes les régions. Quand c'est structurel, ça veut dire qu'il y a des enfants et des petits-enfants qui n'ont jamais vu leurs parents travailler. Et on a du mal à sortir de ce schéma." Si la conjoncture a connu une embellie sur ces dernières années dans notre province, les perspectives sont moins positives. L'effet covid va, sans aucun doute, se traduire dans les chiffres des mois et des années à venir. "La Banque nationale de Belgique vient de livrer ses chiffres jusqu'en décembre 2020. On constate qu'en mars 2020, la conjoncture était plus faible que lors de la crise financière de 2008 et lors de la crise de l'endettement des pays européens de 2012. Par contre, on constate une remontée, une embellie, mais on ne sait pas combien de temps il faudra pour s'en remettre..."