Une exposition sur les mineurs est à visiter à la chapelle du Bélian, à Mons : "Gueules noires - portraits de mineurs à travers l'Europe". Derrière ces portraits, deux photographes, dont Bernard Bay, un Boussutois qui a grandi dans l'univers du charbon.
Une gueule recouverte de poussière de charbon. Une gueule noire témoin d’un passé pas tout à fait terminé. Ce cliché a été pris en 1982 à Charleroi. Il est l’un des premiers d’une longue série
"Oui, j'ai commencé quand je suis sorti de l'école en 1982 par le charbonnage du Roton qui était le dernier charbonnage de Wallonie à Farciennes, dans le bassin de Charleroi. Je continue encore là où il y en a, mais il faut les chercher de plus en plus loin", explique Bernard Bay
Allemagne, Tchéquie, Italie, Pologne ou encore Hongrie et Roumanie… c’est à travers l’Europe que Bernard capte des moments, au milieu des mines. Un travail qui ne s’improvise pas. Une photo demande parfois des mois de préparation et d’autorisation. Et une fois sur place, il y a les contraintes du sol…
"Ce sont des conditions particulières. Je pense notamment à cette photo. Elle a été faite dans les charbonnages de la Sars, en Allemagne. Il s'agissait du puits d'une mine de charbon le plus profond d'Europe. Il était à -1630 mètres. A cette profondeur là, malgré les gros ventilateurs qui font 24.000 m³ par minute d'air, dans le fond il fait encore 40 degrés et le charbon est à 50 degrés", commente Bernard
Bernard photographie des hommes qui prennent la pose pour lui. Alors que d’autres clichés racontent un moment volé. Ceux-là sont de Fabienne, devenue l’acolyte du Boussutois
"Cela fait 30 ans que je l'accompagne dans ses démarches au niveau de la photographie de charbonnage. Au départ, je portais simplement les bagages. Finalement, au fil du temps, je me suis passionnée. Les photos que je réalise ce sont des portraits volés : j'attends que les gens ne me voient pas, qu'ils ne sentent pas du tout ma présence. Et au moment où je trouve l'instant opportun, alors je déclenche l'appareil photo", raconte Fabienne
L’exposition est en fait un échantillon du livre publié par les les Editions Universitaires de l'UMONS. Il contient une centaine d’images et d’anecdotes. C’est le travail de toute une vie…
"Pourquoi le charbonnage? Parce que je suis né au Grand Hornu en 1959 et ça m'a poursuivi toute ma vie. Dans ma famille, il n'y avait que des gens qui ont travaillé de loin ou de près pour le charbonnage", ajoute Bernard
L’exposition est à découvrir jusqu’au 24 avril
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