Le pic de la deuxième vague de Covid-19 semble de plus en plus être derrière nous. Depuis 8 jours, tous les chiffres sont en nette baisse. Du coup, de nombreuses "unités Covid" ferment dans les hôpitaux. Nous avons assisté à une fermeture ce matin au CHR Mons Hainaut.
Et nous avons même rencontré Dimitry. Il a passé un mois au CHR. D'abord pour de la fièvre, avant d'être admis, dans le coma, dans une unité de soins intensifs...
"Au début, j'avais juste un peu de fièvre et je suis resté à la maison", explique Dimitry Timmermans. "Mais comme ça ne guérissait pas, et je suis arrivé ici, au CHR, dans cette unité Covid. Petit à petit, ça s'est aggravé et on ne trouvait pas de solutions. Je me suis retrouvé au soins intensifs, intubé et dans le coma pendant 15 jours..."
Un témoignage qui fait froid dans le dos, mais qui n'est pas un fait isolé. Après plus de 3 semaines de combat acharné, Dimitry voit maintenant le bout du tunnel. Ce vendredi matin (4/12) il était le dernier patient à quitter une des unités Covid du CHR Mons Hainaut. L'unité va donc fermer. Mais Dimitry garde des traces de son séjour à l'hôpital. Et il sait qu'il a sans doute frôlé la mort de peu...
"Je suis rentré à l'hôpital comme une personne de 42 ans, mais quand je suis sorti des soins intensifs, c'est comme si vous étiez en fin de vie. J'étais devenu complètement dépendant. je ne savais plus parler, je ne savais plus marcher. Et je ne savais plus m'alimenter tout seul !"
Au pic de cette 2e vague, les 24 lits de cette unité Covid du CHR Mons Hainaut étaient tous occupés. Aujourd'hui, c'est tout le service qui voit aussi le bout du tunnel. En 5 jours, le nombre de lits occupés à chuté de moitié. Du coup, pour les deux sites de Warquignies et Mons, on va carrément passer de 5 unités Covid à seulement 2 en l'espace de deux semaines...
"On était clairement mieux préparé pour cette 2e vague. On avait le matériel, on était mieux organisé à tous niveaux", analyse Mérédith Michel, infirmière en chef en médecine interne.
Fermer une unité Covid, cela ne se réalise pas en quelques minutes. Chaque chambre doit être désinfectée minutieusement. C'est une tâche indispensable ! Et si la fereture de ce type d'unité Covid s'accélère, c'est aussi parce que les guérisons sont plus nombreuses, et plus rapides. Notamment grâce à un nouvel outil présent au CHR durant cette 2e vague, le Vapotherm !
"Cet appareil permet une quantité d'oxygène qui peut aller jusque 40 litres, contre 15 seulement pour un masque classique", explique Mérédith Michel. "Lors de la 1e vague, quand le patient avait 15 litres d'oxygène et que son état se dégradait, on l'envoyait directement aux soins intensifs. A présent, grâce à cet appareil, on peut maintenir les patients dans l'unité Covid."
Clairement, le Vapotherm a sauvé des vies durant cette 2e vague. Et il a permis de ne pas surcharger les unités de soins intensifs. Car c'est bien là que réside tout le problème de cette crise sanitaire sans précédent, la saturation des USI. Mais aujourd'hui, les unités Covid ferment une à une. Cela permet donc au CHR de retrouver petit à petit son rythme normal.
"Dès lundi, nous n'aurons plus que deux unités Covid", confirme Laurence Jacquet, la directrice du département de soins infirmiers du CHR. "Cela implique une recomposition des équipes. C'est un soulagement car le personnel va pouvoir retravailler avec un rythme normal, et surtout au sein de son unité d'origine, avec sa spécialité d'origine".
La fin de la 2e vague se profile à l'horizon. Mais dans les hôpitaux, on craint déjà l'arrivée d'une potentielle 3e vague..."Une 3e vague est possible !", affirme Mérédith Michel. "Surtout quand on voit le nombre de personnes qui font la file pour la réouverture des magasins. Mais on espère qu'il y en aura beaucoup moins..."
Car le personnel soignant a déjà beaucoup donné, beaucoup souffert et beaucoup travaillé. Dimitry peut d'ailleurs en témoigner...
"C'est un peu comme au Tour de France. Il y a un vainqueur, mais toute une équipe derrière lui. Ici c'est la même chose. C'est ma maladie. C'est moi qui l'ai vaincue, mais je n'y serias pas arrivé sans le personnel soignant. Ils ont été géniaux ! Et j'avais aussi la chance d'être bien entouré par ma famille..."