Comme chaque lundi, nous vous proposons un focus dans notre émission Atout Sports. Et cette semaine, le basket provincial était à l'honneur avec une question : quel sera le visage des séries provinciales pour la saison 2021-2022 ?
Une interrogation suite à la récente décision du CP Hainaut d'autoriser les montées dans la division supérieure malgré la saison blanche que nous venons de vivre. On en parle avec nos invités virtuels ainsi que nos invités en plateau, Philippe Stuez (trésorier du GGBC Colfontaine) et Guillaume Denis (président New BC Boussu)
Tout d'abord, un peu d'historique pour savoir comment nous en sommes arrivé à cette situation. Souvenez-vous, en janvier dernier, la couperet tombe et la saison 2020-2021 est décrétée comme saison blanche à cause de la crise sanitaire. La saison n'aura donc duré que 2 ou 3 matchs suivant les équipes. Dans la foulée, le gel des séries est également annoncé. En clair, il n'y aura ni montées, ni descentes.
Mais début du mois d'avril, l'AWBB fait marche arrière et annonce que des montées seront possibles pour compléter au maximum les séries. Les montées ne seront pas obligatoires mais simplement proposées aux différents clubs suivant le classement arrêté au cours de la saison 2019-2020. L'objectif est avant tout de combler les trous pour avoir les séries les plus complètes possibles. Pour l'instant, un seul "trou" a été comblé par Estampuis en P3B. Mais le risque de "non réinscription" plane à l'heure où les équipes doivent se réinscrire dans les différentes divisions.
"Vu la situation sanitaire actuelle, on s'attend à un certain nombre de désistement" explique le président du CP Hainaut, Christophe Notelaers. "On entend des rumeurs sur certains clubs mais pour l'instant rien d'officiel. Nous voulions prendre les devants! Les clubs savent comment les choses tourneront si nous avons des trous à combler dans les prochaines semaines"
Le risque existe donc mais pour les clubs, la situation est difficile depuis des mois et beaucoup ne sont pas emballés par ces possibles montées.
"On nous avait proposé la montée au terme de la saison 2019-2020 et nous avions dit non, donc aujourd'hui notre réponse reste non" indique Philippe Stuez, trésorier du GGBC Colfontaine. "De plus, notre effectif est déjà construit pour évoluer en P1 et pas en R2 donc cette montée n'aurait pas de sens. Je comprends la décision du CP Hainaut de vouloir combler les séries. C'est légitime au niveau sportif mais dans la réalité c'est beaucoup plus difficile"
"A 95% ce sera également non de notre côté" poursuit Guillaume Denis, président du New BC Boussu. "C'est compliqué car nous serions amené à monter au niveau régional. Il faut donc l'aval des joueurs car les déplacements sont plus longs et chez nous ils ne sont pas payés. Les frais d'arbitrage sont aussi plus conséquents et il y aura moins de monde dans les salles car moins de derbys. Il faut savoir aussi que pour inscrire une équipe en P1, nous devons débourser 2000€ de droits d'inscriptions. En R2, la facture monte déjà à 3000€. Dans une année classique, c'est faisable mais ici avec la crise sanitaire, c'est impossible à tenir"
Beaucoup de clubs de la région de Mons-Borinage partagent cet avis. La situation a énormément changé depuis la fin de la saison 2019-2020. La crise sanitaire est passée par là et les effectifs ne sont plus les mêmes non plus.
"La décision prise par le CP Hainaut est une bonne décision" insiste le président du BC Mons-Capitale, Jean-Claude Gérard. "Je pense que c'est bien de laisser la liberté aux clubs d'accepter ou non la montée. Mais pour nous, c'est clair que, tant pour nos P2 messieurs ou nos R2 dames, ce sera non. Il ne faut pas aller trop vite et on veut avant tout stabiliser nos deux effectifs et être compétitifs pour la prochaine saison"
Une situation totalement différente avec la fin de la saison 2019-2020
"Mon effectif n'est plus du tout le même" souligne le nouveau coach P2 du BCO Saint-Ghislain, Guillaume Gallez. "On va tout de même y réfléchir mais le problème que nous avons à Saint-Ghislain, c'est que notre salle sera également en travaux. Ces deux factuers me semblent donc être un gros frein à la montée. Après je pense que c'est bien de proposer les montées sur un plan sportif que financier"
Depuis un an et demi, tout le monde est privé de basket et la situation n'est pas simple à vivre. Les effectifs ne sont plus les mêmes et parfois il était difficile de garder le contact entre les joueurs et le staff. Le lien social est très important dans le sport collectif et se perd malheureusement à cause de la crise sanitaire. Mais malgré toutes ces contraintes, les clubs essayent de préparer au mieux la saison prochaine.
"On craint de perdre certains joueurs ou bénévoles" précise Philippe Stuez. "Il y a inévitablement une perte de motivation et les gens n'ont plus le moral. On sait que la préparation sera très importante et plus longue que d'habitude. Il faudra créer une alchimie dans l'équipe mais également recréer du lien en dehors du terrain. Retrouver cette ambiance familiale nous manque à tous et on a hâte de pouvoir retrouver ces moments"
Des liens sociaux qui manquent à tous et qui aident aussi à créer un groupe. Un paramètre essentiel pour passer une bonne saison avec des objectifs à atteindre. Mais au delà de l'équipe première, les clubs devront également se tourner un peu plus vers leur école de jeunes et la formation. Des jeunes joueurs qui ont également envie de retrouver les parquets.
"Il ne faut pas oublier que l'on a également perdu un an et demi de formation" poursuit Guillaume Denis. "Les jeunes qui avaient entre 17 et 19 ans, et qui étaient à la porte de l'équipe première, sont privés de basket et n'évoluent plus. Actuellement, ils ne peuvent toujours pas jouer en salle et ça devient pesant pour eux également"
Des perspectives! C'est ce qu'il manque à ces jeunes ainsi qu'aux clubs pour préparer sereinement la prochaine saison. Quand et comment allons-nous pouvoir reprendre la basket ? Une question qui reste toujours sans réponse. Au niveau fédéral, le CODECO du 11 mai devrait décider de l'avenir du sport et de l'organisation d'évènements sportifs. C'est une bonne chose mais la situation devient urgente et on réfléchi déjà à l'après dans les clubs de Mons-Borinage.
"Je pense que l'on peut pratiquer du sport en intérieur en respectant au maximum les règles sanitaires" explique Jean-Claude Gérard. "Il faut savoir qu'une salle de basket fait 600m2. Je pense que l'on peut facilement y mettre 12 à 15 personnes en respectant les distances et en ayant assez d'air et d'espace. Surtout que l'on peut aérer au maximum les salles de basket. Suivant la topographie des salles, je reste persuadé que l'on pourrait s'entraîner dans de bonnes conditions sanitaires dès le mois de mai"
Il est urgent d'avoir des perspectives pour le sport en intérieur
"C'est urgent d'avoir un calendrier précis pour savoir quand on pourra recommencer le basket" souligne Philippe Stuez. "C'était déjà compliqué de gérer ça avec les enfants il y a quelques mois. Ils n'ont pas compris pourquoi on les privait de leur sport. Il faut maintenant que l'on avance chez les seniors. Cette incertitude globale est très difficile à vivre et on ne peut pas avancer sur la prochaine saison sans un calendrier clair"
Les décisions devraient rapidement tomber et tout le monde espère, rapidement, retrouver le chemin des parquets.