Le tribunal correctionnel de Mons a rendu son jugement dans l'affaire Mawda ce vendredi
Le chauffeur de la camionnette transportant les migrants, a été condamné à une peine de quatre ans de prison ferme, en état de récidive, pour une entrave méchante à la circulation et une rébellion armée. Acquittement par contre pour l'autre passeur présumé qui risquait pourtant jusqu'à 7 ans de prison.
Le policier, auteur du coup de feu mortel, écope d'une peine d'un an avec sursis de trois ans et d'une amende de 400 euros. Le tribunal a refusé la mesure de faveur plaidée par la défense du policier afin d'éviter un risque de banalisation de l'acte commis.Le tribunal correctionnel de Mons a estimé que le tir mortel était accidentel. Cependant, il est d'avis que le policier a commis une faute en utilisant son arme contre un véhicule en fuite et que cette faute était en lien direct avec la mort de la petite fille.
Il est coupable d'un homicide involontaire par défaut de précaution ou de prévoyance. Il ne s'agit dès lors pas d'un meurtre, ni d'une prévention de coups et blessures volontaires.
Un jugement qui tombe deux ans et demi après les faits
Il avait fallu attendre 2 ans et demi pour voir débuter le procès autour de la mort de la petite Mawda. C'était le lundi 23 novembre 2020 devant le tribunal correctionnel de Mons que débutaient les trois journées d'audience consacrées à la mort de cette fillette kurde irakienne, âgée de 2 ans. La jeune enfant avait été victime d'un coup de feu tiré lors d'une course-poursuite entre la police et un véhicule transportant des migrants sur l'autoroute E42.
Très attendu et fort médiatisé, ce procès en correctionnel était celui de trois hommes impliqués dans la mort de la gamine en mai 2018. Ce procès, les parents de la petite Mawda l’attendaient depuis ce jour fatidique où eux et leur fillette voulaient rejoindre l’Angleterre.
Le policier qui a tiré était poursuivi pour homicide involontaire. Au procès, son avocat refusait que son client porte la responsabilité des conséquences de la politique migratoire. "Nous contestons qu'il y ait eu une faute", expliquait Laurent Kennes en plaidant l'acquittement de son client.
Les deux autres prévenus, à savoir le chauffeur et le prétendu passeur, étaient quant à eux poursuivis pour entrave méchante à la circulation avec circonstance aggravante de mort. Le ministère public a requis des peines de respectivement dix et sept ans de prison contre les deux hommes, originaires comme la victime du Kurdistan irakien.
Les parties civiles avait demandé quant à elles une requalification des faits en meurtre. Cette requête n'avait pas été suivie par le juge à l'époque.