C’est ce matin qu’a débuté le procès en appel du policier qui a tiré sur la petite Mawda le 17 mai 2018. L’homme qui a été reconnu coupable d’homicide involontaire par défaut de prévoyance avait été condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Mons.
Il conteste aujourd’hui la décision et demande son acquittement.
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Réunis dès 8h30 ce matin devant les Cours de Justice de Mons, les citoyens sont là pour soutenir la famille de Mawda avant que ne débute le procès en appel. Reconnu coupable, en première instance, d’homicide involontaire par défaut de prévoyance, le policier qui a tiré sur la fillette de 4 ans, demande aujourd’hui son acquittement, chose inenvisageable pour les parties civiles.
"Inenvisageable car ce policier a commis un homicide, même s'il n'a pas souhaité les conséquences de son tir, il a tué une petite fille parce qu'il a tiré en direction d'une camionnette transportant des migrants" précise Selma Benkhelifa, avocate de la famille de Mawda.
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" Mon client a été condamné à un an avec sursis et nous estimons que l'analyse du dossier ne permet d'aboutir à une responsabilité dans son chef, c'est pourquoi nous avons décidé d'interjeter appel", souligne Laurent Kennes, avocat du policier.
L’audience a débuté par le réquisitoire du parquet. L’avocate générale a demandé la confirmation du premier jugement en insistant sur l’attitude légère du policier. L’avocate de la famille de Mawda a, quant à elle, demandé une requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle a également rappelé le contexte du drame.
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"J'ai essayé de dénoncer la politique migratoire qui a rendu possible ce drame. Pour le tribunal, c'est hors du cadre du procès. Mais si c'est hors du cadre du procès, s'ils reconnaissent qu'il y a des dysfonctionnements graves qui ont eu lieu, il faut que quelqu'un les prenne en charge, c'est pour cela que nous demandons aussi une commission d'enquête parlementaire" ajoute l'avocate de la famille de Mawda.
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Un avis que défend le groupe montois de soutien aux sans-papiers, également présent devant les cours de justice. C’est ce qu’ils rappelleront aussi ce dimanche 3 octobre lors de la Manifestation nationale de soutien aux sans-papiers. Le procès quant à lui se terminera ce vendredi avec les plaidoiries de la défense.