« Femmes, de terre & d’eau », c’est la nouvelle exposition qui s’accapare les murs de la salle Saint-Georges sur la Grand-Place. Une rétrospective de l’artiste aux techniques variées et qui nous invite au voyage. Claudine Ruelle nous partage son histoire.
J'ai fait ma première exposition à Mons il y a bien longtemps vous savez... Il y a 55 ans !
Cette artiste née à Frameries en 1941 n’est autre que Claudine Ruelle. Elle se voue une passion à la peinture très jeune après une rencontre qui aura marqué sa vie à tout jamais.
Quand j'étais plus jeune, j'allais à Wasmes car il y avait une peintre originaire de Paris qui venait nous rendre visite. Je m'en souviens encore d'elle et de son chapeau de paille ! Elle était très admirée chez nous parce qu'elle avait eu plusieurs prix à Paris, ... Et quand elle venait nous rendre visite, les gens de Wasmes me demandaient d'aller la voir ! Ils me disaient tous en coeur "Allez ! Viens Claudine !". Je l'ai cotoyais, et puis, j'avais l'envie de faire de la peinture aussi.
Une envie qui l’inspirera pendant plusieurs années quitte à laisser de côté ses responsabilités de l’époque.
J'étais professeur de dessin, mais j'ai complètement mis de côté ma formation pour m'attacher seulement à ce que je ressentais. De là, j'ai commencé à me livrer au papier par des courbes, des lignes, ... Je partais d'une ligne, et puis cela devenait, comment dire, un arbre racine comme on peut en retrouver dans l'exposition. D'ailleurs, cette façon de faire a longtemps rythmé une bonne période de ma vie.
Une période de Claudine que l’on peut découvrir dans cette rétrospective artistique. Un mélange de couleurs poétiques sur toile comme sur carton et de différentes techniques comme la peinture au rouleau, au feutre, à la colle ou encore au sable sont exposées. Claudine ne veut pas se brider et laisse la créativité la guider dans toutes ses réalisations.
J'ai peint sur du bois, j'ai dessiné au pastel sur du bois. Ce qui n'est pas du tout académique ! Mais bon, je m'en fichais ! Tant que l'on a envie de faire quelque chose, et que ce quelque chose à du caractère... Peu importe j'ai envie de dire !
L’art est donc une muse pour Claudine qui l’accompagne à chaque instant. Qu’ils soient heureux comme tristes. Elle y trouve un réconfort amical. Et voir 150 de ses œuvres à la salle Saint-Georges l’imprègne d’un sentiment nostalgique.
En regardant mon exposition, je pense à la phrase d'un ami que j'ai bien connu... Il m'avait dit un jour lors de l'un de ses vernissages "C'é mi ka fé tou ça !", confie Claudine d'un ton rieur.
Et beh j'ai cette impression maintenant du "J'en ai fait du chemin !" Je me rends compte que je suis au bout du chemin... Enfin presque ! Mais c'est surtout un parcours de vie, et dire que j'en suis fier, je ne le pense pas, mais j'aime plutôt me dire que je suis étonnée de ce que je ressens. Evidemment cela me fait plaisir que l'on rendre hommage à mon art ici à la salle Saint-Georges, c'est certain !
Les peintures sont par la même occasion accompagnées de quelques écrits qui soulignent plus en profondeur la vie de l’artiste comme pour sa période des Femmes Callipyges, mais Claudine n’a pas oublié d’où elle venait, car ses peintures récentes sur les terrils du Borinage prennent part aussi à l’exposition intitulée « Femmes, de terre & d’eau ».
Désireux d'en apprendre plus sur cette artiste de la région ? L'exposition est accessible jusqu'au 6 avril 2025 du mardi au dimanche pour les plus curieux d'entre-vous. Toutes les informations sont à retrouver ici.