En ce mois de juin, une exposition mettant en exergue les oeuvres de Georges Boulmant était organisée conjointement à la tour Ockeghem et à l'église de Saint-Ghislain. Parmi les près de 70 oeuvres présentées, une bonne partie provient de prêts de privés, qui ont répondu à l'appel qui leur avait été lancé par Philippe Mertens. C'est enfin grâce à cette exposition que ce grand passionné de Boulmant aura pu découvrir une oeuvre quelque peu tombée dans l'oubli.
Cela fait longtemps que Philippe Mertens, spécialiste des oeuvres de Georges Boulmant, attendait de retrouver le triptyque de l'artiste borain. C'est dorénavant chose faite. "Je savais que ce triptyque existait, explique le principal intéressé. Il y a 20 ans, lors de la mort de Boulmant, j'en avais entendu parler par des gens de sa famille. Et je l'ai retrouvé tout à fait par hasard. On a reçu de nombreuses visites suite à l'exposition de Boulmant et j'ai ébruité maintes et maintes fois aux gens que je recherchais un triptyque. Jusqu'au jour où une dame m'a dit qu'il se trouvait chez elle".
Pour Philippe Preux, cousin germain de Boulmant, qui connaît pourtant bien les oeuvres et la vie de cet artiste, il s'agit tout autant d'une découverte. "Je suis vraiment surpris, s'exclame-t-il. Un triptyque en noir et blanc ce n'est pas très courant. Et je trouve qu'il fait appel à toute une série de thèmes que l'on retrouve dans son oeuvre. Tout d'abord la région, à laquelle il était très attaché. Ensuite le voyage, surtout dans le sud de la France et en Espagne, puisque sa femme était espagnole. Et enfin le goût des fêtes populaires. On reconnaît Georges Boulmant dans ce tryptique, il fait vraiment écho à sa vie".
Artiste depuis le plus jeune âge, Boulmant a été animé de cette passion toute sa vie. "C'était un personnage à la fois truculent et qui travaillait tout le temps, continue son cousin. D'ailleurs il avait dit : "Le jour où je pose mes pinceaux, je meurs" ".
Peinture, sculpture, céramique, vitraux, Boulmant a touché à de très nombreux domaines et était un artiste prolifique. Cela tombait sous le sens de mettre en place une exposition en son honneur. "Cela fait 20 ans qu'on célèbre sa disparition, contextualise Philippe Mertens. Je pense qu'il était temps qu'on remette ses oeuvres au goût du jour. Je me suis rendu compte qu'il en existait énormément ! Encore aujourd'hui on nous en propose pour l'exposition, mais malheureusement celle-ci se termine".
Car l'exposition de près de 70 oeuvres en contient plus de 40 issues de prêts réalisés par des privés. Le triptyque retrouvé ne fait cependant pas partie de l'exposition. "Malheureusement je n'ai pas d'assurance pour cette oeuvre-là donc j'ai été la chercher au matin pour vous et dès que vous êtes partis je vais la reconduire, rigole le spécialiste de Boulmant. Mais la personne qui possède ce triptyque ne sait pas le placer chez elle. J'ai peur qu'il ne retombe dans 30 ans d'oubli. J'espère que de bonnes âmes mécènes se manifesteront parce que ça vaut la peine".
Notons que l'exposition Georges Boulmant touche bientôt à sa fin mais que quelques dates restent possibles : ce jeudi et vendredi de 14 à 17h, ou ce mercredi et samedi de 10h à 17h.