Après 6 mois de fermeture, la culture a décidé de braver les interdictions et de rouvrir partiellement en respectant les protocoles sanitaires. Du 1er au 8 mai, près de 140 événements sont programmés partout en Wallonie et à Bruxelles.
Chez nous, le Théâtre des rues à Cuesmes a notamment ouvert hier, plusieurs petites représentations étaient prévues.
Projection d'un film, extraits audio, petits sketchs ou encore lecture d’un extrait de spectacle: au total 4 compagnies de théâtre-action se sont réunies le temps d’une soirée. Une représentation qui avait lieu en petit comité mais qui était tout de même publique. Elle était donc forcément menacée d'annulation.
"La police nous a contacté la semaine dernière. Nous sommes donc prévenus que nous ne respectons pas un arrêté ministériel. Mais nous faisons valoir qu'au dessus des arrêtés ministériels, il y a des lois et la constitution. Il y a donc des principes dans la constitution qu'on ne peut pas bafouer comme ça. On ne peut donc pas profiter de cette crise sanitaire pour rompre certaines libertés des citoyens" Laura Bejarano Medina - Directrice du Théâtre des rues
Pas d'intervention de la police
La police ne sera finalement pas intervenue. Les artistes ont donc pu retrouver les joies de la scène après de nombreux mois à languir et à s’impatienter. Leur but aujourd’hui: montrer qu’il est tout à fait possible d’organiser des événements en toute sécurité.
"Bien sûr que c'est possible, sans enfreindre les règles de sécurité et de distanciation. Mais malgré ça, on ne veut pas nous entendre ! Et je ne parle pas que de la culture... Je parle de tous les secteurs qui sont fermés et qui subissent des conséquences dramatiques" Calogero Terranova - Administrateur du Théâtre des rues
"Ces amendes sont écoeurantes!"
Se questionner sur la démocratie, c’est justement ce que font les acteurs culturels. Pour eux, les menaces financières qui planent sur ce genre d’événements sont aberrantes. Nombreux d’entre eux n’hésiteront d’ailleurs plus à braver l’interdit pour faire bouger les choses.
"On nous menace de sanctions financières pour nous faire taire et pour nous décourager d'organiser des événements. Et cela, nous le rejetons et nous sommes prêts à prendre ce risque! Si la police vient nous sanctionner, nous accepterons d'être verbalisés mais nous ne paierons pas. Nous effectuerons un recours collectif devant la justice" Calogero Terranova - Administrateur du Théâtre des rues
En cas de sanctions, le mouvement mènera donc son action jusqu’au bout. Pour l’instant, comme ce fut le cas à Cuesmes, très peu de représentations ont été empêchées. Mais la menace plane toujours autour de tous ces événements.