Il mesure 87 mètres de haut, il a été construit au 17e siècle pendant 1près de 11 ans, et sa rénovation a duré... près de 32 ans ! Lui, c'est le Beffroi de Mons. Dès ce samedi 10 juillet, une expo consacrée à sa très longue rénovation sera accessible à la salle Saint Georges. Vous saurez donc pourquoi, pendant plus de 30 ans, le symbole le plus célèbre de la cité du Doudou a dû vivre dans les échafaudages...
C’est en 1976 qu’un corbeau qui soutient le 1er balcon, tombe dans le parc du château. La question se pose pour la Ville de Mons : que faire ? Quelles rénovations ? La prise de conscience est grande et les services de la Ville se rendent compte de l’état de délabrement de l’édifice. L’expo « Le Beffroi de Mons, l’histoire d’une incroyable restauration » retrace 32 ans de travaux pas à pas, ou plutôt pierre par pierre. La 1e phase de travaux commence en 1984 et devait initialement durer… 1 an !
« La 1e année, on va remplacer les ardoises du bulbe du Beffroi », explique Manuela Valentino, la conservatrice du patrimoine UNESCO de la Ville de Mons. « Mais pendant cette année de travaux, les ingénieurs et les architectes sur place vont constater d’autres problèmes dans le bâtiment… »
Un an pour restaurer le bulbe donc, mais un an qui suffit à constater l’ampleur des dégâts. Il pleut quasiment en permanence dans le Beffroi. L’édifice est donc fermé au public et un échafaudage géant est installé. L’exposition qui s’ouvre à la salle Saint Georges vous raconte la grande et les petites histoires qui se déroulaient au quotidien derrière ces fameux échafaudages…
« On voulait raconter les coulisses de ce chantier », raconte Manuela Valentino. « Il y a énormément de témoignages en vidéo, avec des anecdotes comme l’ascenseur qui est resté bloqué, mais aussi tous les soucis techniques rencontrés. Mais tous le disent, ils ont donné une partie de leur vie dans cet énorme chantier… »
Le chantier est en effet très long. De 1984 à 2015, des centaines d’hommes et de femmes se succèdent dans l’édifice le plus symbolique de la cité du Doudou. Bâte entre 1661 et 1671, il a été reconnu patrimoine UNESCO en 1999. 19 ans de construction donc, mais plus de 30 ans de restauration. Cela n’empêche pas le bureau d’architecture qui a supervisé les 6 phases de travaux d’être extrêmement fier du travail accompli sur 3 décennies…
« Comme beaucoup de monde, j’ai toujours connu ce Beffroi en travaux », relate Emmanuel Martinez-Mauroy, architecte au bureau Dupire-François qui a supervisé tous les travaux depuis 1984. « Quand je suis arrivé dans ce bureau d’architecture, je me suis plongé immédiatement dans les plans pour bien comprendre le chantier ! »
La dernière phase de travaux, la phase VI, a sans doute été la plus compliquée à terminer. A la fin de la phase V, le Beffroi est terminé… mais vide ! La Ville avait à peine plus d’un an pour réaliser les aménagements intérieurs et mettre en place le Centre d’Interprétation du Beffroi pour l’été 2015, une année si importante pour Mons, Capitale Européenne de la Culture !
« La dernière phase a été un chantier éprouvant », se souvient Emmanuel Martinez-Mauroy. « Mais je me souviens surtout que lors de mes premières visites sur le chantier, j’étais tou fou. Et puis, quand nous l’avons terminé, c’était un sentiment de fierté incroyable ! »
« Le mot qui revient dans tous les témoignages que nous recueillis, c’est la fierté ! » Manuela Valentino.