C'était il y'a 4 ans jour pour jour. La nuit du 17 au 18 mai 2018, la petite Mawda, une fillette kurde de 4 ans était abattue par le tir d'un policier sur l'autoroute à Mons lors d'une course poursuite. 4ans plus tard, un livre vient de sortir et raconte cette histoire qui a ému toute la Belgique. Il est écrit par Laurent Kennes, l'avocat du policier auteur du coup de feu. Un avocat déçu par ce procès et qui a donc souhaité livrer sa vérité.
C'est une affaire qui a secoué notre pays et de laquelle l'avocat Laurent Kennes n'est pas sorti indemne. En novembre dernier, son client, le policier auteur du coup de feu était reconnu coupable d'homicide involontaire et condamné à 10 mois de prison avec sursis par la cour d'appel. Un jugement injuste pour l'avocat déçu, révolté même. Par cette décision, mais aussi par le sort réservé aux migrants dans notre pays.
"J'ai été déçu du procès. Ce n'est peut-être pas tout-à-fait mon rôle mais ce procès n'a pas raconté la vie des 27 personnes dans cette camionnette. Pour moi on est passé à côté de quelque chose ! Mawda était un peu un symbole, et on en a quasiment pas parlé durant le procès." explique l'avocat.
Dans son livre « Le Procès Mawda », Laurent Kennes a souhaité « humaniser » cette histoire, analysée trop souvent de façon caricaturale. Il déplore d'ailleurs ce manque de nuance et parle d'occasion manquée pour ce procès qui aurait pu devenir un véritable débat de société quant à la question des migrants.
"Le sujet m'a intéressé directement". poursuit-il. "L'événement m'a intéressé pour plein de raisons et puis dans tout le processus de défense de mon client, nous étions en phase sur la manière de réagir. J'ai été surpris, par contre, par la manière de réagir des gens, trop souvent de manière caricaturale. Et avec l'âge, le manque de nuance est quelque chose qui me met en colère ! "
Via ce livre, Laurent Kennes sort quelque peu de son rôle d'avocat . Il nous livre sa version, plus détaillée, plus humaine aussi en espérant dit-il que son client soit finalement acquitté par les lecteurs à défaut de l'avoir été par la justice.