Journée consacrée aux plaidoiries sur la culpabilité aux assises du Hainaut. Elles ont débuté avec celle de Jean-Philippe Mayence, l’avocat de Coraline, la petite fille de la victime, Michel Robette. Pour rappel, l'octogénaire avait été battu à mort à son domicile le 25 novembre 2016. Sur le banc des accusés, 3 jeunes hommes poursuivis pour vol avec la circonstance aggravante de meurtre et de torture.
Michel Robette était un homme généreux, qui tentait de faire le bien autour de lui, il aidait les plus jeunes, il ouvrait sa porte à ceux qui en avaient besoin... Et Geoffrey Simoncini, un de ses bourreaux en faisait partie, rappelle Jean-Philippe Mayence.
Tous les 3 coupables au même titre
A l’heure où débute les plaidoiries sur la culpabilité, personne n' à rien fait...
Eric Van Hoe maintient qu'il n'était pas là. « Il préfère se ridiculiser avec des explications qui ne tiennent pas la route... c'est facile, cela permet de ne pas donner d'explication... »
Geoffrey Simoncini et Gabriel Place continuent de soutenir qu'ils n'ont pas frappé... Mais Monsieur Robette ne s'est pas suicidé! Fulmine Jean-Philippe Mayence, « mais je vais prouver votre culpabilité à chacun » !
« C'est un coup de monté, il fallait un coupable, je ne vole pas, je ne suis pas allé à Jurbise pour un vol, j'allais pour une réparation chez des amis, je suis resté près du cheval, je gardais un GPS, Gabriel Place est resté avec moi au cheval de bois pendant une heure, et puis je me suis endormi près du cheval, je n'ai jamais conduit la voiture volée,... » l'avocat des parties civiles énumère ce qu'il considère comme des mensonges de la part d'Eric Van Hoe, Et de démontrer que le sdf ment constamment en ajustant ses déclarations devant les enquêteurs et le jury selon les preuves qui lui sont amenées. Et des preuves de sa présence sur la scène de crime, il y en a...
Concernant Geoffrey Simoncini ses confessions à Ludovic -nom d'emprunt- au lendemain du meurtre de Michel Robette, l'impliquent bien plus dans le meurtre que ses déclarations par après à la police,...Selon Simoncini, il n'a porté aucun coups contrairement aux 2 autres. Il a pourtant avoué à son ami avoir frappé la victime avec le maillet, comme les 2 autres accusés, mais aussi avoir répandu un liquide irritant sur le pauvre homme pour effacer les traces. Détail sordide, pendant que la victime agonisait, il a bu de la Leffe trouvée sur place et mangé une « danette »...
Et Jean-Philippe Mayence de démontrer dans sa plaidoirie que Simoncini décrit comme un suiveur, n'a pourtant pas besoin de Van Hoe pour commettre des violences, puisque quelques jours auparavant, avec Gabriel Place, ils avaient cambriolé une dame âgée avant de lui asséner des coups de pelle.
Au sujet de Gabriel Place qui reconnaît le meurtre mais qui lui aussi nie avoir violenter la victime, pour la partie civile, il s'agit « d'un froid calculateur doublé d'un menteur, qui n'a pas hésité à livrer sa sœur handicapée à des amis pour qu'ils s 'amusent ». Et d'insister sur le fait que Place et Simoncini avaient fait des repérages une dizaine de jours avant le drame devant le domicile de la victime, qu'ils s' y étaient tous rendus le soir du 25 septembre 2016 avec la ferme intention de voler...Et de s'interroger par la même occasion : les accusés se sont rendus chez Michel Robette sans avoir pris la peine de se cacher le visage.... Quelles étaient finalement leurs réelles intentions ?
C'est ensuite l'avocat général Gilles Dupuis qui a requis, un peu moins longuement que la partie civile sur la culpabilité des 3 accusés.
En plus d'une série d'arguments déjà évoquée par la partie civile, le ministère public, étayant ses propos par des rapports d’experts, la consommation d'alcool et de stupéfiant par Geoffrey Simoncini et Eric van Hoe ne peut être considérée comme des éléments les privant de lucidité, Gabriel Place lui ne boit, ni ne consomme de drogue, chacun est donc responsable de ses actes.
Concernant les déclarations contradictoires de chacun quant à leur participation, il a rappelé que légalement si tous les accusés n'ont pas forcément posé les même gestes , ils ont néanmoins accepté de commettre le vol et, de par leurs attitudes, accepté leurs circonstances aggravantes soit le meurtre et la torture.
Place et Simoncini même si ils prétendent n'avoir porté aucun coups, n'ont pas tenté de mettre fin aux brutalités que subissaient Michel Robette, ils ne se sont jamais désolidariser l'un de l'autre, s'associant donc dans le meurtre
L'avocat général a reprécisé les élément de torture infligés à la victime pour obtenir notamment le code de la carte bancaire de l'octogénaire : les multiples coups, la mise à feu de la victime alors qu'elle est encore vivante, l’aspersion de Dettol sur les plaies ouvertes qui a créé des douleurs vives et enfin des coups de maillets pour achever Michel Robette. Des actes qui démontrent que l'intention d'homicide était bien présente.