Des perquisitions ont eu lieu ce mercredi (14/06/2022) à la commune de Colfontaine. 7 fonctionnaires du service population ont été interpellés pour d'éventuels faits de corruption. Ce matin, le Parquet de Mons a fait le point sur le dossier. A la commune de Colfontaine, on est évidemment sous le choc, tout en cherchant des solutions pour continuer à rendre le service à la population.
C'est une dénonciation qui est à l'origine des perquisitions qui se sont tenues hier à l'administration communale de Colfontaine. 7 personnes ont été interpellées pour d'éventuels faits de corruption. la commune est sous le choc.
« On a tous été choqués. On ne s'attendait pas à la descente de la Police judiciaire. Ils ont fait leur boulot. Ils ont fermés les guichets. Ils sont allés au service population, pas à l'état civil » souligne Luciano D'Antonio, Bourgmestre de Colfontaine (PS).
C'est le Service public fédéral Intérieur et l'Office des étrangers qui ont remarqué des irrégularités dans la délivrance de cartes d'identité et de passeports. L'origine des faits remonte à 2020. La commune était au courant.
« La dénonciation remonte effectivement à 2020 mais il a fallu à une série de vérifications, notamment le piratage informatique éventuel qui aurait modifié des données dans le système informatique de la commune. Les premiers éléments de l'enquête vont dans le sens d'un encodage volontairement réalisés en interne par des fonctionnaires communaux » indique Damien Verheyen, porte-parole du Parquet de Mons-Tournai.
« On était au courant d'un problème il ya trois ans mais depuis lors plus de nouvelles. Il y a avait des contacts entre la cheffe de division et la Pj mais on n'avait pas d'autres informations » précise le Bourgmestre.
Pendant ces trois années, les enquêteurs ont recherché leurs informations. Le système mis en place aurait permis à une quinzaine de personnes de bénéficier de faux papiers pour s'établir en Belgique ou au Royaume- Uni.
Les 7 fonctionnaires interpellés sont entendus par les enquêteurs et si besoin seront présentés au juge d'instruction.
« L'enquête va encore durer plusieurs semaines. La juge d'instruction va pouvoir décider d'entendre d'autres personnes en qualité de témoin ou de suspect » ajoute Damien Verheyen.
Si les faits sont avérés, les suspects risquent de 2 à 5 ans de prison et de 500 à 100.000 euros d'amende, multiplié par 8.
En attendant le service population doit continuer à travailler, avec temporairement une seule employée qui n'était pas présnents en 2020. C’est dire si les files sont longues pour obtenir des documents officiels. Le bourgmestre recherche des solutions.
« Avec le registre national et le service des étrangers, on va essayer d'avoir une ou deux personnes en plus car on a un service à la population à rendre. Les gens vont avoir besoin de documents d'identité mais aujourd'hui je n'ai plus qu'une seule personne pour l'instant » ajoute Luciano D'Antonio.
Quoiqu'il advienne, une cellule d'aide psychologique est d'ores et déjà mise en place pour les autres employés communaux et le cas échéant soutenir les fonctionnaires interpellés relâchés.