Testachats vient de déposer une plainte contre 10 festivals belges auprès de l'Inspection économique. Le Dour Festival, monument de notre région, fait partie de cette liste.
Testachats vient de déposer plainte contre 10 festivals belges auprès de l'Inspection économique, en raison d'infractions liées à l'accessibilité du paiement en espèces, à l'interdiction de frais supplémentaires non justifiés ou de frais abusifs liés à la revente de tickets.
Parmi ces 10 festivals, on retrouve le Dour Festival, visé par un de ces points. "La seule chose que Testachats reproche au Dour Festival, c'est le fait que nous imposions au festivalier des frais de 3,5 € pour qu'il puisse récupérer le solde restant sur son bracelet cashless, explique Damien Dufrasne, l'organisateur. C'est ce que la plupart des festivals réclament. Ces frais de 3,5 € TVAC sont des frais inhérents de remboursement, comprenant toute l'assistance informatique, le helpdesk ou encore les frais de cartes de crédit".
De son côté, Testachats estime que ces frais sont anormalement élevés. "On part du principe qu'aucun profit ne doit être réalisé au moment de la récupération du solde et que les frais demandés ne peuvent pas dépasser ce que le processus de remboursement coûte réellement à l'organisateur, développe Julie Frère, porte-parole francophone de l'organisation. Ce qu'on constate, c'est que certains festivals facturent 25 centimes alors que d'autres sont à près de 4€. Cette grande différence nous amène à penser que les frais demandés par le festival de Dour sont trop élevés par rapport à ce que cela leur coûte réellement, même s'ils nous disent que ce n'est pas le cas".
Le SPF Economie au centre de l'histoire
Damien Dufrasne, qui a pris connaissance du dépôt de plainte, s'étonne de la démarche entreprise par Testachats. "En 2023, ces frais ont été contrôlés par le ministère des affaires économiques, déclare-t-il. Les frais n'ont soulevé aucun problème et ont été jugés raisonnables. On ne s'enrichit pas du tout avec. On trouve un peu dommage que Testachats demande au ministère de contrôler ces frais alors que cela a déjà été fait et que rien d'exceptionnel n'a été constaté. Je trouve cela un peu exagéré de leur part. On retrouve des choses cohérentes dans leur plainte, comme insister sur le fait que le paiement par carte ou en liquide doit être possible, ce que nous respectons. Mais d'autres éléments sont aberrants. Ils ont tout regroupé ensemble, sans pondérer, et je pense qu'il était plus facile pour eux de regrouper 10 festivals plutôt que d'en citer un ou deux".
Julie Frère : "Certes ils ont déjà été contrôlés, reconnaît la porte-parole. Mais nous ne sommes pas d'accord avec l'issue. On estime qu'il y a des infractions claires et on aimerait connaître l'analyse du SPF Economie, dont nous n'avons pas connaissance. Pourquoi ce dernier considère que ces 3,5€ sont justifiés alors que 0,25€ sont suffisants dans un autre cas ? Si le SPF conclut, documents à l'appui, que c'est justifié, on l'entendra. Mais aujourd'hui nous n'avons pas ces éléments de réponse et nous demandons à l'inspection économique de vérifier tout cela. Car ce qui est dérangeant, c'est qu'on vous oblige à utiliser un moyen de paiement que vous n'avez pas choisi et qu'on vous facture des frais pour récupérer l'argent. Beaucoup de festivaliers laissent tomber. Il y a une certaine stratégie derrière ce processus".
Enfin, par le biais de Julie Frère, Testachats estime que "si l'on considère que le bracelet cashless est un moyen de paiement électronique, soit un moyen de paiement, cela implique qu'on n'est pas censé exiger un minimum ou des paliers de rechargement". A Dour, pour charger le bracelet cashless, Damien Dufrasne indique qu'aucun montant minimum n'est demandé en cas de paiement par payconiq ou par carte de banque, mais que ce n'est pas le cas si la charge s'effectue en paiement liquide. "C'est pour une question de monnaie, explique-t-il. A l'heure actuelle on impose minimum 5 euros car une consommation coûte 3,5€. En ajoutant le gobelet réutilisable, on est d'office au-dessus de ce montant".