Ce samedi, la Maison diocésaine de Mesvin accueillait le Père Pedro, un missionnaire argentin qui oeuvre à Madagascar. Son travail s'apparente à celui qu'a effectué Soeur Emmanuelle avec les chiffonniers du Caire.
Depuis 35 ans, il a fondé Akamasoa (prononcer Akamasou), une véritable ville, pour venir en aide aux pauvres qui vivent près une décharge, aux abords de la capitale malgache.
Encore peu connu en Belgique, le Père Pedro Opeka est arrivé à Madagascar il y a 50 ans. Devant la misère rencontrée, il ne pouvait pas rester indifférent. Il a d'abord oeuvré dans le sud-Est de l'Ile avant de rejoindre la capitale. Dans les faubourgs, il a trouvé des familles qui vivaient sur une décharge et cassaient des cailloux pour gagner quelques centimes.
« Quand j'ai trouvé des centaines de familles et un millier d'enfants, j'ai subi un électrochoc. Je me suis dit que je devais faire quelque chose » indique le Père Pedro Opeka
Et ce quelque chose c'est Akamasoa, une ville avec différents services destinés aux oubliés de la société.
« On a fait des milliers de logements, on en ajoute une centaine par an. On a aussi construit plusieurs écoles. Aujourd'hui, on a plus de 3000 personnes qui travaillent à Akamasoa. Ils reçoivent non pas un salaire mais une aide en attendant qu'ils trouvent un emploi. On a aussi 18376 étudiants » souligne le Père Pedro.
Image
Cette ville, avec ses maisons, ses écoles et ses dispensaires ne fait que grandir. Pour obtenir des fonds et des soutiens, le Père Pedro parcourt le monde.
« Je ne cherche plus d'aide des grandes associations et des grandes fondations parce qu'ils me font la vie impossible ! Je vais vers les gens qui ont du coeur et quand je rentre à Madagascar, on travaille tout de suite. Si l'Union européenne nous aide, c'est dans trois ans que l'on commencera et que fait on en attendant ? On doit travailler tout de suite ! » explique le missionnaire.
C'est dans ce cadre que le missionnaire est venu dans notre région à l'invitation de Soutien au Père Pedro et à Akamasoa, seule association belge à soutenir son travail.
« Ils ont besoin de budgets importants pour vivre au jour le jour mais ce n'est pas nous qui choisissons ce qu'on fait avec les budgets. Ce sont eux qui gèrent » indique le Père Ignace Leman.
Car l'objectif, c'est que la communauté fondée autour du père Pedro puisse elle-même se relever.
« Nous avons trouvé au milieu des pauvres, avec les pauvres, un chemin pour lutter contre la pauvreté. Les gens qui étaient dans la rue sont aujourd'hui dans une maison, ils se respectent, ils ne quémandent plus » se réjouit le Père Pedro.
Aujourd'hui, les villages créés autour de l'oeuvre du Père Pedro accueillent plus de 30.000 personnes mais il reste du travail pour endiguer la misère à Madagascar, un des pays les plus pauvres de la planète.