De nouvelles actions de grève ou d’arrêt de travail ont été menées ce mercredi en front commun dans de nombreuses crèches de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le secteur se sent oublié depuis plus d’un an et demi et souhaite une meilleure reconnaissance financière et humaine.
Ils étaient une cinquantaine à Namur et presque 200 à Bruxelles. Les travailleurs et travailleuses de la petite enfance ont exprimé leur colère. Ils se sentent oubliés et délaissés depuis le début de la crise sanitaire.
"Ils se sentent essentiels mais invisibles. Ils n'ont jamais arrêté de travailler mais finalement ils ont l'impression que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne va pas revaloriser leur secteur plus que ça." Maïté Snyders - Secrétaire permanente CNE
Un secteur trop peu valorisé
Conditions de travail difficiles, bas salaires, moyens limités, le secteur souffre d’un manque d’attractivité inquiétant. Les travailleurs attendent désormais une revalorisation profonde et concrète. La réforme très prometteuse qui avait été annoncé a profondément déçu les syndicats.
"On s'est rendu compte que les budgets alloués, au niveau de la Fédération mais aussi dans le contrats de gestion de l'ONE, n'étaient pas suffisants pour mener ces réformes complètement. Et notamment un des points majeurs que nous exigeons: que les accueillantes d'enfants puissent passer au statut salarié pour 2025. On se rend compte que cet objectif ne sera pas atteint" Steve Cheron - Secrétaire permanent Setca
"Des mesurettes" selon les syndicats
Hier, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé d’octroyer une prime de 250 euros aux travailleurs et de débloquer un budget de 60 millions d'euros supplémentaire pour soutenir le secteur. Des mesures qui ne suffisent pas selon les syndicats.
"Ce n'est pas du tout suffisant ! Si on compare au niveau fédéral, c'est 1 milliard ! Et puis la prime ne concerne pas tous les travailleurs. Sont exclus: les PSE (service de promotion de la santé au sein des écoles) et l'accueil extra-scolaire. On met donc de nouveau de côté toute une série de travailleurs qui étaient (et sont toujours) en 1ère ligne depuis le début de la crise sanitaire" Maïté Snyders - Secrétaire permanente CNE
" Avec ce genre de mesurettes, il est impossible de faire des plans de carrière ou, en tout cas, de voir des perspectives d'avenir. Les employeurs ne peuvent pas donner d'emplois pérennes. C'est donc là, qu'il faut réellement revaloriser pour qu'on puisse avoir une plus grande norme, des subsides à la hauteur et avec des moyens structurels" Steve Cheron - Secrétaire permanent Setca
Les syndicats attendent donc beaucoup plus. Selon eux, le secteur risque de souffrir et de manquer cruellement de personnel dans les prochaines années si des solutions et des aides concrètes ne sont pas mises en place.
Le personnel souhaite aussi faire partie des personnes prioritaires pour la vaccination en raison de leurs conditions de travail. Les puéricultrices et puériculteurs sont parmi les plus exposés au Covid-19 vu la difficulté de respecter les mesures de sécurité en s'occupant d'aussi jeunes enfants.