Vous l'avez sans doute constaté, des perturbations ont eu lieu sur le rail ce mardi. Les cheminots se sont en effet joints à la journée d'action dans les services publics. Une mobilisation en front commun pour dénoncer des conditions de travail insupportables, notamment un manque cruel de personnel.
Une situation qui a un impact autant sur les travailleurs que les navetteurs...
C'est un chiffre interpellant: en 5 ans, 5000 emplois cheminots ont disparu. Des accompagnateurs, aux conducteurs en passant par les guichets et cabines de signalisation, tous les secteurs sont concernés. Et les conséquences se font clairement ressentir...
"Pour la première fois, des trains sont annulés par manque de personnel..." Marianne Lerouge - Responsable générale de la CSC-Transcom
"Il faut un recrutement permanent"
Une situation inédite à l'heure où le rail belge semble pourtant plus ambitieux que jamais... Mais entre le non-remplacement du personnel, la baisse du pouvoir d'achat et des économies budgétaires à n'en plus finir, le personnel est clairement épuisé.
"Les travailleurs accumulent les heures de recup' qu'ils ne peuvent pas prendre, pareil pour leurs congés... Les burn-outs augmentent" Franc Capelle - Permanent CSGP-Cheminots
"Georges Gilkinet, le ministre wallon de la mobilité, veut donner des moyens à ce secteur. On les attend et ça n'ira pas sans recrutement de personnel. L'un de va pas sans l'autre. En plus, il y a un gros problème au niveau du pouvoir d'achat. Comme tout le monde, le personnel de la SNCB est fortement touché par la hausse des prix de l'énergie. Il faut une revalorisation salariale..." Cédric Depret - Permanent régional CSC Transcom
Des revendications en faveur des navetteurs et d'un service de qualité
Si les travailleurs sont à bout c'est également le cas des navetteurs qui, chaque jour, doivent subir des suppressions, des retards, une mauvaise communication et même de l'insécurité...
"La charge de travail ne cesse d'augmenter pour le personnel. Le nombre de trains augmente et le nombre de travailleurs aussi. Ca met vraiment en péril le bien-être et l'équilibre vie privée-vie professionnelle. Il faut remédier à ça pour assurer un service de qualité. Arriver à supprimer des trains par manque de personnel, c'est inacceptable alors que c'est notre mission de base..." Marianne Lerouge - Responsable générale de la CSC-Transcom
"Nous ne voulons pas prendre les usagers en otage. Malheureusement nous n'avons pas d'autres choix que de faire grêve pour faire entendre notre voix. Mais les navetteurs doivent être de notre côté car ça concerne aussi leur sécurité. Un train, ce n'est pas une voiture. Ca demande du personnel pour le faire fonctionner. Sans personnel, la sécurité est en péril..." Franc Capelle - Permanent CSGP-Cheminots
En clair, si on veut enfin améliorer la qualité du service, il faudra un recrutement permanent des cheminots mais aussi leur redonner des conditions de travail décentes. Et cela passera par une revalorisation salariale, la dernière datant de 14 ans déjà...