Chaque année on recense en moyenne 600 nouveaux cas dans notre pays, un virus que l'on traite mieux mais qui reste incurable. Le nombre de cas est d'ailleurs en augmentation depuis 2021, preuve que la sensibilisation dès le plus jeune âge est capitale.
C’est en 1981 qu’apparait le virus de l’immunodéficience acquise ou Sida, un virus mortel que l’on a mis du temps à comprendre. Depuis, les traitements ont évolué, une pathologie que l’on traite aujourd’hui mieux mais qui est loin d’être vaincue. Des traitements existent pour limiter la charge virale du Sida et qu’il ne soit plus transmissible mais c’est surtout en amont qu’il faut agir par l’éducation car 665 cas ont encore été diagnostiqués en 2023.
Une banalisation dangereuse des IST
Après 10 ans de baisse conséquente, le nombre de cas diagnostiqués dans notre pays est reparti à la hausse après la pandémie du Covid.
Dr Camélia Rossi, cheffe du service d'infectiologie du CHU Helora Mons : " On peut noter une banalisation de l'infection au VIH chez les générations qui n'ont pas connu les années Sida où les patients mourraient dans des conditions assez terribles. C'est tant mieux, ça veut dire que l'on est plus efficaces contre le Virus mais cela se représente par trop peu de dépistages, trop peu de port du préservatif lorsqu'on a des rapports dits à risques".
Bruxelles et Anvers sont les villes les plus touchées en Belgique mais notre région compte aussi des cas, particulièrement chez les Hommes. Plus que le Sida se sont d’autres IST comme la gonorrhée ou la chlamydia qui ont très fortement augmenté et qui sont un facteur de risque supplémentaire d’infection au VIH.
Hormis le VIH, la plupart de ces infections sont traitées par des antibiotiques à large spectre, ce qui risque, à terme d'engendrer des virus plus résistants. C'est le cas du gonocoque qui a vu sa résistance à l'antibiothérapie orale passer de 18 à 36% en deux ans. Un risque majeur de santé publique sur lequel alerte également Dr Rossi, cheffe du service infectiologie du CHU Helora Mons, également partenaire de l'ASBL santé Mons Borinage.
L'importance de la prévention
Se protéger par l’usage d’un préservatif, se dépister en cas de doutes ou de rapports à risques oser en parler sans jugements et sensibiliser dès le plus jeune âge sont donc les moyens d’endiguer les infections sexuellement transmissibles, nous sommes allés rencontrer des étudiants de l'université de Mons pour tenter de savoir si parler des IST et du Sida était encore un tabou. La plupart des jeunes interrogés déclarent en avoir déjà parlé parlé à l'école, lors d'ateliers d'éducation sexuelle ou avec leurs parents. Mais tous reconnaissent connaitre des personnes ou avoir eu eux-mêmes, des rapports à risques, non protégés (témoignages à retrouver dans le reportage).
Cela fait 43 ans que ce virus fait des ravages à travers le monde, bien qu'on le traite mieux il est nécessaire de maintenir la vigilance et se protéger pour protéger les autres. Des dépistages et des préservatifs sont disponibles gratuitement dans les centres de planning familial.