En front commun, les représentants syndicaux du SETCa et de la CNE des trois sites du bassin montois d'Helora ont convoqué un conseil d'entreprise extraordinaire, qui aura lieu jeudi prochain. Ceux-ci reprochent à la direction un mutisme total et désirent obtenir des réponses, alors que le personnel est traversé par de nombreuses inquiétudes quant à un plan stratégique en cours de réflexion. Un malaise social qui vient s'ajouter au récent refus des expropriations pour la construction de l'hôpital d'Helora à Jemappes.
Souvenez-vous : le 6 novembre dernier, le Ministre wallon de la santé, Yves Coppieters, refusait les expropriations pour la construction du futur hôpital Helora à Jemappes. "J'ai bien refusé le projet de reconnaissance d'utilité publique dans le cadre des expropriations, expliquait-il au parlement de Wallonie. Je ne remets pas en cause le projet ni le lieu de l'implantation de l'hôpital. Mais ce dossier doit être mieux documenté. Donc on repart d'une page blanche". Cette intervention ne rassure absolument pas les syndicats du personnel des trois sites Helora du bassin montois. Pour eux, la direction du groupe est dans le déni et le projet n'aboutira pas. "Pour pouvoir bénéficier des fonds de la Région wallonne pour la construction des nouveaux hôpitaux, la première pierre de ceux-ci doit être posée avant le 30 avril 2026, explique Thierry Stievenard, délégué principal CNE pour les sites montois. Et donc aujourd'hui on n'a plus le terrain à Jemappes. Comment retrouver un terrain d'ici 2026 pour pouvoir y poser la première pierre?". Son homologue Sébastien Lecomte, délégué principal SETCa pour les sites montois, poursuit : "Pour arriver à ces constructions d'hôpitaux, on parle d'un plan d'économie de 10 millions d'euros. On sait très bien que cet hôpital ne se construira pas à Jemappes, mais le plan d'austérité de 10 millions d'euros continue. Et donc les travailleurs sont en train d'être pressés dans l'optique de construire un hôpital qui ne se construira pas".
Tout cela intervient dans un contexte plus global. Les syndicats reprochent à la direction de rester muette sur ce qu'il se passe en coulisses. "Il y a un mutisme total de la direction, qui ne veut pas s'expliquer, alors qu'on sait pertinemment bien que des discussions sont en cours sur un plan d'avenir avec des regroupements de services, reprend Sébastien Lecomte. En plus de ces regroupements de service, ils nous annoncent une gouvernance unique au sein des trois sites du bassin montois. Aujourd'hui, regrouper des services, où le fait-on ? Puisque les hôpitaux actuels n'ont pas la capacité d'accueillir de plus gros services. Et la gouvernance unique, comment va-t-elle se faire ?". Thierry Stievenard : "Depuis plus de 2 mois nous interpellons le conseil d'entreprise pour obtenir des réponses aux inquiétudes du personnel. Celui-ci veut être acteur de son avenir et pour cela il doit être au courant. Les départs des médecins crée de l'inquiétude et les rumeurs entretenues partout dans l'hôpital provoquent l'incertitude".
Les inquiétudes au sein du personnel sont nombreuses, comme l'illustre le délégué CNE. "On nous dit qu'il y aura certainement des regroupements de services et donc forcément les gens s'inquiètent aujourd'hui de savoir comment ils vont travailler demain, à quel endroit et s'ils vont pouvoir conserver leurs emplois. Parce que quand on parle de regroupement de services, on n'est pas sûrs aujourd'hui de pouvoir pérenniser le nombre d'emplois qu'il y a sur nos trois institutions". Le délégué SETCa commente lui aussi la situation : "Dans l'annonce de la direction d'une gouvernance unique, il faut savoir qu'au sein de l'ancien hôpital public Ambroise Paré, il y a 280 agents statutaires, dont les responsables, directeurs et cadres. La crainte est aussi que légalement tous les agents statutaires soient à la direction des trois sites, alors qu'on va se demander dans le même temps ce que vont devenir nos responsables et nos équipes des sites historiques de Constantinople et Warquignies".
Pour tenter d'obtenir des réponses, le SETCa et la CNE ont convoqué en front commun un conseil d'entreprise extraordinaire qui aura lieu jeudi. Contactée, la direction a confirmé qu'un plan stratégique à moyen terme est en cours de réflexion. Concernant l'hôpital de Jemappes, elle explique avoir reçu les remarques du ministre et y travailler pour réintroduire le dossier.