Le procès de l'affaire Mawda s'est ouvert ce lundi matin au Palais de justice de Mons. Il devrait durer deux jours. Très attendu et fort médiatisé, ce procès en correctionnel est celui de trois hommes impliqués dans la mort de la fillette kurde âgée de 2 ans qui a été tuée d'une balle policière en mai 2018 lors d'une course poursuite.
Ce procès, les parents de la petite Mawda l’attendent depuis deux ans et demi. Depuis ce jour fatidique où leur fillette âgée de 2 ans a été tuée d’une balle tirée lors d’une course poursuite entre la police et une camionnette transportant des migrants qui voulaient rejoindre l’Angleterre.
Le procès qui s’est ouvert en retard, à cause de l’absence de l’interprète, a débuté par les auditions du médecin légiste et de l’expert en balistique. Il a été suivi par l’interrogatoire des 3 prévenus. Le policier qui a tiré est poursuivi pour homicide involontaire.
"Nous contestons qu'il y ait eu une faute", explique Laurent Kennes, l'avocat du policier qui refuse que son client porte la responsabilité des conséquences de la politique migratoire.
" Je rappelle qu'on parle de politique migratoire mais qu'on oublie de parler aussi d'un trafic d'êtres humains. Il y a quand même une organisation criminelle qui transporte 28 personnes dans une camionnette ", poursuit l'avocat.
Les deux autres prévenus, à savoir le chauffeur et le prétendu passeur, sont quant à eux poursuivis pour entrave méchante à la circulation. Les parties civiles ont quant à elles demandé une requalification des faits en meurtre.
"Le policier est poursuivi pour homicide involontaire par défaut de prudence. Or, nous estimons que de sortir son arme, de la charger et de tirer sur une camionnette remplie de migrants, ce n'est pas juste un défaut de prudence, ça c'est minimiser les faits", explique Selma Benkhelifa, avocate des parents de Mawda.
Si cette requête est entendue, le tribunal correctionnel devra se dessaisir du dossier et renvoyer l’affaire devant les assises.