Mercredi soir, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie jouait la Flûte enchantée de Mozart, au Théâtre Royal de Mons. Un opéra qui n’est pas évident à comprendre, notamment car il a été sujet à différentes interprétations. Laurent Fack, directeur général de l'ORCW et Anne Pingen, musicienne, nous ont aidés à le décrypter.
La Flûte enchantée est le dernier opéra de Mozart, et ce qu'il a fait de plus riche. Quand on l'écoute, on est souvent embarqué par ce conte féérique et la belle histoire d'amour racontée. Mais ce qu'on ne voit pas directement, c'est l'aspect révolutionnaire de cet opéra dans les valeurs transmises, il y a alors 230 ans.
Les personnages de la Flûte enchantée sont aussi très riches car ils sont pluriels. Certains vont choisir l'amour de la sagesse, c'est-à-dire la spiritualité, alors que d'autres vont préférer les amours terrestres, qui correspondent entre autres à l'amitié, l'amour, le vin et la nourriture.
Et puis, même si l'histoire et les personnages sont essentiels, l'opéra, c'est avant tout de la musique. Et comme Mozart a coécrit le livret, il sait exactement quelle musique peut porter ses mots et les messages qu'il veut faire passer. La musique peut ainsi refléter autant l'amour que les failles ou les angoisses des personnages...
Pour arriver à ces analyses, Laurent Fack et Anne Pingen ont travaillé pendant des années, lu énormément et été voir beaucoup de « Flûte enchantée » avec des mises en scènes différentes. Mais la lecture qu'ils proposent n'est pas juste une synthèse livresque, c'est aussi leur réflexion car finalement, chacun a la liberté de penser ce qu'il veut.
Le tout est de se laisser bercer une première fois par le conte féérique, et d'ensuite analyser les textes et revoir à nouveau la flûte enchantée pour sa lecture philosophique.