Les enseignants sont en grève et craignent que les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement MR/Engagés mettent en péril la qualité de leur travail et l'encadrement des élèves. Ils ont envahi les points d'entrées stratégiques de la ville pour informer les automobilistes de leurs inquiétudes.
Tous réseaux confondus, qu’ils soient en début ou fin de carrière, les profs étaient nombreux ce matin pour manifester à l’entrée de la ville pour alerter les automobilistes sur leurs conditions de travail qui ne font qu’empirer.
Entre les coupes budgétaires qui restreindraient les possibilités d’enseignements alternatifs, les statut précaire de certains profs, des classes vétustes et surchargées : les conditions deviennent indignes pour un encadrement efficace surtout pour les élèves en difficultés.
L'incertitude de l'enseignement qualifiant
Coiffure, soins animaliers, esthétique etc, l'enseignement qualifiant sert généralement à apprendre un métier.
Mais plus encore, c'est souvent une seconde chance offerte à des jeunes qui ont connu un parcours classique sinueux. Il n'est pas rare que des élèves de plus de 18 ans reprennent des études dans le qualifiant pour obtenir un CESS, avec les nouvelles mesures qui entreraient en vigueur dès le premier janvier, ceux-ci devraient obligatoirement se diriger vers les réseaux Ifapme.
D'autre part le nouveau décret prévoit la suppression de la 7e année pour les détenteurs du CESS et l'interdiction de réinscription des élèves majeurs en décrochage scolaire sévère. Une situation d'exclusion qui inquiète à la fois les élèves et les profs, notamment du centre scolaire Don Bosco de Ghlin. Une école qui , comme d'autres en Wallonie, risquerait la fermeture si elle perdait un nombre trop important d'élèves redirigés.
Un mouvement de grève très suivi
Les enseignants qui n'étaient pas dans la rue étaient en piquets devant leurs écoles, les élèves ont été accueillis mais n’ont pas eu cours et certains ont donc choisi de venir soutenir leurs profs.
Une manifestation en front commun qui a rassemblé énormément de jeunes profs, dont certains faisaient grève pour la première fois, tant ils sont inquiets pour l'avenir. Ils pointent le manque de formation pédagogique accordée aux nouveaux étudiants pour palier à la pénurie, la précarisation du métier sans la nomination mais surtout une évolution trop exclusive du métier de prof.
"Comment peut on se concentrer sur des élèves en difficulté dans une classe de 30 élèves? Un prof a plusieurs casquettes et un rôle social fort, c'est une vocation pour la plupart et les mesures à venir ne nous permettront pas de tous les aider." Sandrine, professeure de français
malgré de forts ralentissements , La matinée de contestation s’est déroulée dans le calme, la plupart des automobilistes ont soutenu et compris les inquiétudes des enseignants qui espèrent désormais être entendus rapidement par la ministre Valérie Glatigny. Tous tiennent à rappeler qu’investir dans l’enseignement est capital pour l’avenir de la société.