En ce moment, les dirigeants du monde entier discutent dans le cadre de la COP28. Parmi les sujets : le remplacement des combustibles actuels et la diminution des rejets de CO2. Chez nous, le centre de recherche Materia Nova basé à Mons participe à une recherche qui rassemble ces deux objectifs. Un procédé nouveau pour fabriquer de l'hydrogène est mis au point. Il utilise notamment le méthane venu de nos anciennes galeries minières. Tout ça sans produire de CO2.
Une petite machine mais un grand espoir... Celui de voir un procédé révolutionnaire mis au point par Materia Nova être adopté par l'industrie. Tout se passe pour l'instant à l'échelle d'un laboratoire dans ce réacteur. Un nouveau procédé pour fabriquer de l'hydrogène...
« L'objectif, c'est d'utiliser du gaz de mine ou du bio-méthane qui va entrer au sein du réacteur. Dans le coeur du réacteur nous créons un plasma atmosphérique constitué d'arcs électriques à haute énergie, ce qui va permettre de dissocier les molécules du méthane » explique Adriano Panepinto, chef de projet chez Materia Nova
Et ces molécules produisent d'une part de l'hydrogène bien sûr, des substances qui peuvent intéresser l'industrie et du noir de carbone. Ce produit très recherché est pour l'instant obtenu par des procédés polluants.
« Tout le monde en a dans les appareils qu'il utilise tous les jours. On le retrouve pour 70% dans les pneus, dans tous les plastiques noirs, comme pigment dans la coloration, dans l'agriculture et demain on le trouvera dans les batteries » poursuit le chercheur.
Les enjeux de la recherche actuellement menée sont donc nombreux. Le projet est soutenu à la fois par des industriels qui livrent du méthane et par ceux qui sont intéressés par l'utilisation d'hydrogène. La Wallonie subsidie la recherche à hauteur de 15 millions d'euros, une recherche qui a déjà fait ses preuves à petite échelle.
« Aujourd'hui ce que nous voulons dans le cadre du projet c'est d'arriver à un pilote laboratoire qui permette de produire environ 10kg de carbone à l'heure et 3,3kg d'hydrogène à l'heure à l'horizon 2025 » souligne Adriano Panepinto.
Ce pilote sera construit à cet emplacement. Il permettra de montrer aux industriels le fonctionnement réel de la technologie pour les convaincre de l'utiliser.
« Cette production d'hydrogène sera intéressante pour les producteurs d'énergie, les verriers et aussi les aciéries » indique le chef de projet.
Des entreprises qui consomment beaucoup d'énergie fossile et doivent réduire drastiquement leurs émissions de CO2.