Début mars 2023, Delhaize annonçait la franchise de ses magasins. Près d'un an après, les deux enseignes de notre région ont trouvé repreneur. A Mons, un nouvel organigramme a été mis en place et tous les travailleurs ont gardé leur emploi. Le point sur la situation.
Un mois que le Delhaize de Mons a changé de main. Dans le magasin, rien ne semble avoir bougé. Pourtant, certains clients remarquent quelques petits changements.
« Pour moi, c'est toujours pareil. Les produits n'ont pas changé, le personnel non plus. On n' a pas vu de différence » explique une cliente.
« Il y a de nouveaux produits ? Oui dans les chocolats, il y a des produits locaux » souligne un autre client.
L'apport de produits locaux est une des nouveautés insufflée par la nouvelle direction, un moyen de se démarquer au vu de la concurrence effrénée entre grandes surfaces.
Au niveau du personnel du magasin, tout le monde a été repris mais avec des horaires quelques peu modifiés.
« On a 64 collaborateurs actifs et 14 inactifs et ont a une dizaine de départ à la prépension dans les 2 ans. On a engagé une personne en plus parce qu'on ouvre maintenant les dimanches et jours fériés, le matin » explique Kathleen Vanlangendonck, administrateur délégué de la SA Adelmons.
C'est ce point qui laisse l'un des syndicats un peu dubitatifs.
« La reprise s'est faite il y a très peu de temps mais nos craintes sont toujours là notamment en terme de condition de travail et de travail du dimanche. Le personnel n'a jamais travaillé le dimanche et puis il y a des travailleurs qui n'ont toujours pas repris le travail » indique Bertrand Delplancq, permanent SETCA , secteur commerce.
Pour les collaborateurs qui ont repris le travail, les craintes s'apaisent au fur et à mesure.
« On a entendu beaucoup d'échos pas toujours très bons mais maintenant que je vois comment ça fonctionne exactement, je ne suis pas mécontent » sourit Thierry Honnorez, réassortisseur depuis plus de 30 ans.
Tous soulignent aussi la plus grande autonomie dont ils disposent.
« On va pouvoir faire plus de commerce qu'avant, c'est plus une structure à l'ancienne, aller chercher des clients là où il y en a, proposer un autre service à la clientèle. On a moins les mains liées dans notre rayon » souligne Julien Cambier, boucher.
« On peut faire plus de choses qu'avant, c'est plus valorisant que de toujours mettre des boîtes dans les rayons sans pouvoir corriger certaines erreurs que l'on voit directement » précise Thierry, ré-assortisseur.
Ce travail de réorganisation fait partie des défis à relever pour la nouvelle direction. Et ce n’est pas le seul au vu des marges très limitées.
« Les marges sont basses c'est vrai mais on a aussi des améliorateurs de marges et des choses possibles à aller chercher chez Delhaize grâce au nouveau contrat » indique Kathleen Vanlangendonck.
Sachant que 95% des produits doivent être estampillés de la marque. Les défis sont donc nombreux mais un an après l'annonce de la franchisation de tous les magasins au lion, celui de Mons semble prêt à affronter l'avenir.