Il y a deux mois, nous vous racontions l'histoire d'Emmanuel Desquesnes, fermier du côté d'Obourg. Suite à une pollution aux PCB qui a contaminé son bétail, il a été contrait d'euthanasier 58 vaches. Les bêtes ont été abattues ce lundi, dans sa ferme.
Emmanuel évoque le jour le plus difficile de sa vie professionnelle...
Les étables sont vides et silencieuses... La scène est encore insupportable pour Emmanuel. Il s'y préparait depuis quelques temps mais la douleur reste immense. Il a d'ailleurs quitté la ferme pendant deux jours pour échapper à ce spectacle insoutenable.
"Je ne voulais surtout pas assister à ça... Mais quand je suis rentré hier (mardi) après 16h, et que j'ai vu que tout était vide. Ca a été très difficile... Il n'y a plus aucun bruit, rien..." Emmanuel Desquesnes - Agriculteur
Dans sa carrière, Emmanuel a forcément déjà dû abattre l'une ou l'autre bête. Un moment toujours très difficile mais ici, c'est une épreuve qui le marquera pour toujours.
"Que cela se passe cette semaine ou dans 6 mois, la douleur sera la même. Je préférais donc que ça se fasse tout de suite, pour réussir à tourner la page. Je n'oublierai jamais, mais je veux avancer..." Emmanuel Desquesnes - Agriculteur
Et maintenant?
Tout a commencé en février 2020. L'Afsca détecte une présence de PCB, une substance toxique dans ses ballots de luzerne, la nourriture de ses vaches. Celles-ci sont intoxiquées et son troupeau est bloqué. S'en suivent pratiquement 2 ans d'attente.
"Pendant ces deux ans, j'ai continué à nourrir et à soigner mes bêtes. C'est normal, je les aimais. Mais j'ai fait tout ça pour rien, j'ai payé pour travailler" Emmanuel Desquesnes - Agriculteur
Et la perte d'argent est énorme. Emmanuel a non seulement dû payer l'abattage de son troupeau, mais il n'a pu vendre aucune bête depuis 2 ans.
La bataille juridique est en cours, une audience s'est déjà déroulée mais aucun responsable n'a encore été désigné. CometSambre et la Cimenterie d'Obourg se rejette la faute. Emmanuel a peur que la saga ne tire en longueur et qu'il gaspille ses dernières économies.
"Je ne sais toujours pas qui va m'indemniser, quand et combien je recevrai. Et pourtant, ça serait logique... Mes bêtes et moi nous n'avons rien demandé! C'est tout un pan de vie qui a disparu. Plus de 50 bêtes, l'héritage de mes parents et de mes grands parents. Et finalement, je me retrouve avec 18 veaux, qui sont le produit des vaches qu'on m'a enlevé..." Emmanuel Desquesnes - Agriculteur
Ses 18 veaux, c'est tout ce qu'il lui reste désormais. Des veaux qui ne pourront lui rapporter de l'argent que dans un an et demi. Et si seulement l'Afsca confirme que les bêtes ne sont pas contaminées et lui débloque son troupeau. En attendant, Emmanuel n'a aucune rentrée d'argent et ne sait pas de quoi l'avenir sera fait.