Quelle est l'évolution du monde agricole hennuyer? Pour répondre à cette question, nous avons rencontré la responsable d'Hainaut développement, organisme provincial chargé notamment du soutien aux agriculteurs de la région.
Le Hainaut est une province verte, très verte. C’est la championne de Belgique de l'agriculture. Pas moins de 55% de son territoire est occupé par l'agriculture ! Cette proportion n'évolue pas, mais ce sont les fermes qui se transforment.
« Le nombre de fermes à tendance à diminuer et la superficie à augmenter. Actuellement, il reste un peu moins de 4000 fermes en Hainaut toute typologie confondue. En 20 ans, on a perdu 36% de fermes » souligne Geneviève Maistriau, Responsable Agriculture chez Hainaut Développement.
Cette chute brutale tend à se stabiliser mais on observe encore une petite diminution. Dans la majorité des fermes, 6 sur 10, c'est l'élevage de bovins qui reste majoritaire. Mais les pratiques agricoles ont quand même évolué, ont dû évoluer.
« Les innovations elles sont technologiques, elles sont liées aux pratiques culturales, elles sont liées à plus de durabilité. Ça c'est vraiment un défi auquel les agriculteurs doivent faire face. Le modèle a vraiment changé, c'est lié à la mécanisation. Les fermes ont plus grandes et le nombre de main-d'oeuvre a diminué » précise Geneviève Maistriau.
On note aussi l'émergence de nouvelles structures. Les maraîchers par exemple se multiplient. Ils cultivent sur de plus petites surfaces, légèrement plus abordables. Car l'accès à la terre est très compliqué. Le problème de la transmission des fermes classiques et des terres est donc primordial.
« L'âge moyen des agriculteurs est assez élevé. Dans une dizaine d'années on va se trouver face au problème de la transmission. Que va-t-il advenir des fermes mixtes ? Vont-elles être reprises ? D'où l'importance de valoriser le métier par rapport aux citoyens mais aussi aux jeunes, qu'ils aient envoie de reprendre les fermes de leurs parents » précise la responsable de Hainaut Développement.
L'envie elle est souvent là même si les défis sont importants.
« C'est tout d'abord les investissements qui sont très importants et puis le travail qui est derrière. Un agriculteur ça travaille plus de 8 heures par jour pour un salaire horaire qui est moindre que celui d'un ouvrier. Il faut que le jeune soit motivé, qu'il ait ça dans le sang pour reprendre la ferme de ses parents » ajoute Geneviève Maistriau.
D'où l'importance d'être soutenu et encadré pour pouvoir relever les défis d'aujourd'hui et ceux de demain.