Il y a quelques semaines, on vous présentait le projet de panneaux photovoltaïques flottants à Tertre. Un projet qui fait débat. Les riverains ainsi que Natagora sont contre et ils demandent purement et simplement l'abandon du projet.
Chaque matin, Fabian se réveille avec une vue bucolique au fond de son jardin. Un lac calme avec une faune et flore présente. Mais bientôt, cette vue pourrait se transformer en un champ de plus de 32.000 panneaux photovoltaïques flottants. Un projet tout bonnement impensable pour le saint-ghislainois
"J'ai tout le temps habité à la campagne" confie Fabian Grévin, riverain et opposé au projet. "En arrivant à Saint-Ghislain, j'ai eu la chance de pouvoir venir habiter cette maison qui n'est qu'à une dizaine de mètres du lac. C'est vraiment une chance de pouvoir observer la faune et la flore toute l'année et il faut la préserver. Je ne suis pas opposé au photovoltaïque, mais ce n'est pas un lieu adéquat. Quand on regarde la présentation du projet, je peux concevoir que certaines personnes soient d'accord. Mais lorsque l'on connaît le site en lui-même, ion peut pas concevoir ce genre de projet"
Un site bucolique qui attire et que défendent les habitants. Une pétition en ligne a d'ailleurs été lancée et a récolté 1117 signatures. Une mobilisation citoyenne importante avec des risques à ne pas minimiser pour un projet d'une telle envergure.
"Un projet d'une telle envergure n'a encore jamais été fait et on ne veut pas être les cobayes!" lance Lise Lefebvre, riveraine à l'initiative de la pétition. "Il ne faut pas oublier les nuisances sonores qu'un tel projet peut induire. Je sais qu'un bâtiment insonorisé sera installé et que l'on fait tout pour minimiser cet impact. Mais dans la réalité des choses, on se rend compte que sur d'autres projets, les riverains se plaignent d'un bourdonnement constant"
Une biodiversité présente et développée
"En cette période, je travaille quasiment tous les jours" poursuit sa voisine Christelle Carpentier. "Vu la situation, je pense qu'à l'avenir je serais encore plus amenée à travailler chez moi. Donc concrètement, mon cadre de vie est important et risque d'être impacté. De plus, au niveau de la biodiversité, elle est bien présente. Mes enfants sont ravis de voir des oies dans le fond de mon jardin. Il y a beaucoup d'oiseaux et des nids dans les arbres. Cela fait partie de la découverte de la nature"
Une biodiversité présente et développée c'est ce que défendent les opposants au projet de panneaux photovoltaïques flottant. Natagora de son côté met également en avant le côté légal et le permis d'exploitation qui devrait être modifié pour implanter ces panneaux. Pour l'association de défense de la nature, les données récoltées sur le terrain concernant la biodiversité sont également obsolètes
"L'étude qui a été réalisée utilise des données relativement anciennes" explique Vincent Swinnen, responsable de Natagora en province de Hainaut. "Il faut savoir que nous avons fait régulièrement des inventaires sur les lieux mais pour une période restreinte. Jusqu'en 2016, on pouvait accéder aux lieux notamment avec la pêche encore possible. Mais depuis 2016, et le rachat des lieux, on ne peut plus y accéder. Donc les données sur lesquelles l'étude se base sont seulement fragmentaire et cela mériterait une étude complémentaire à ce niveau"
Les riverains et Natagora attendent désormais des réponses et un abandon du projet. Le Collège communal de la Ville de Saint-Ghislain que nous avons contacté indique qu'il est encore trop tôt pour se prononcer. Ils attendent d'avoir un dossier complet avant de prendre une décision. Dans les prochains jour, u comité consultatif d'aménagement du territoire aura lieu. Après quoi, la Ville rendra un avis avant que le dossier ne soit transmis à la région wallone.