Chaque année, octobre rime avec sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein. Une boussutoise, Nathalie Biltresse a été retenue comme ambassadrice par l'association Pink Ribbon. A ce titre, elle a pu participer au design du nouveau ruban qui symbolise le combat contre la maladie. Elle veut surtout sensibiliser la population en racontant son parcours. Portrait.
Aujourd'hui si Nathalie franchit les portes du Centre Hospitalier universitaire Ambroise Paré à Mons, ce n'est plus pour se rendre en traitement, au cinquième étage mais pour venir soutenir ses amies qui mènent ici l'action octobre rose.
« Pendant tout un temps, je m'arrêtais aux admissions pour aller au 5è étage en oncologie, à l'hôpital de jour. C'était devenu mes amies aussi, puis je partais aussi au 5è étage où j'avais aussi mon autre petite famille d'infirmières » sourit Nathalie Biltresse.
Des familles que Nathalie a fréquentées pendant toute la durée de son traitement. Tout commence en mars 2020, en pleine pandémie.
« En mars 2020, j'ai 47 ans et je sens une boule sur mon sein gauche. Je me dis que dans quelque sois ce sera ma mammographie annuelle, que je fais depuis mes 40ans. En juillet, je m'y rends et j'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas »
Très vite le diagnostic tombe. Un double cancer. C'est le début d'un long combat que Nathalie a par la suite tenu à mettre en images et en mots.
« Les deux petites boules sont bien là, ce sont deux vilains bidules ! Je ne comprends pas pourquoi:j'ai moins de 50 ans, je ne bois pas, je ne fume pas, je suis sportive, je ne rate aucune mammographie. C’est un tsunami » décrit Nathalie Restabilise.
Un tsunami qui va aller de la mastectomie à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Toutes ces étapes ,avec leur lots de désagréments, Nathalie les a franchies avec l'aide de ses enfants.
« Dès la deuxième chimio, la perte de cheveux est là . Mes filles ont réagit différemment, j'en ai une qui m'a dit maman c'est génial. Elle trouve qu'elle a une maman guerrière. Mon autre fille elle s'effondre. Quelques semaines plus tard, elle accepte pourtant de me raser la tête. Je me suis dit Waouh. Il n'y avait vraiment pas de tabou » insiste Nathalie Biltresse.
Des tabous, Nathalie ne veut pas en avoir. Elle se livre complètement sur son parcours, au travers de ce petit livre qu'elle a réalisé à un atelier organisé par L'Intermède. L'intermède c'est ce cocon proposé par le CHU Ambroise Paré aux patients atteins d'un cancer. Dans cet endroit, chacun peut venir s'exprimer de différentes façons. Exemple avec ce cours de Sumi-e, une technique japonaise.
« Ca m'a vraiment appris à me poser, à me calmer, à me dépasser et à reprendre confiance en moi » confie Nathalie.
Une confiance en soi qui a mené Nathalie à devenir aujourd'hui ambassadrice pour les 15 ans de l'association Pink Ribbon. Elle a proposé un dessin qui se retrouve aujourd'hui sur ce ruban.
« Je me dis on a un corps nous conventionnel et il faut oser le montrer ! C'est ça aussi le cancer du sein. Pour moi c'était la plus belle façon de mettre un coup de pied à ce cancer et de dire tu m'as marquée eh bien à ma façon, je vais te marquer aussi. Le ruban 2022 en quelques parties, c'est moi ! » conclut Nathalie Biltresse.