Hautrage - Les riverains réunis contre le projet de biométhanisation

Après le projet Envirolead, c’est un autre projet contre lequel des citoyens ont décidé de se mobiliser : le projet d’implantation d’une usine de biométhanisation à Hautrage. Le projet a été présenté en avril 2022, mais c’est seulement récemment que beaucoup de riverains en ont pris connaissance. Une enquête publique a débuté le 23 aout et ce dimanche, les habitants se sont réunis pour élaborer au plus vite une réponse.

Implanter une usine de biométhanisation à Hautrage, c’est le projet lancé par CryoAdvise, avec des investisseurs danois. Concrètement, l’activité consisterait à produire du gaz naturel sous forme liquide et biologique, à partir de lisier. Et même si a priori, cela parait bénéfique pour l’environnement, les riverains y voient en réalité de nombreux problèmes, à commencer par le lisier venu de Flandre.

"La Flandre ne sait plus quoi faire de son lisier et du coup elle va se servir de notre région comme poubelle géante, pour produire soi disant quelque chose d'écologique et de biologique. Ce qu'elle ne vous dit pas non plus, c'est ce qu'on va faire avec le digestat." Marie-Laurence Hanssens, riveraine

À cela s’ajoutent des craintes quant aux odeurs, aux effets néfastes pour la santé, aux risques d'incidents ou à la pollution causée par les camions amenant de Flandre le lisier. Le charroi, qui pose aussi un problème pour la qualité de vie des riverains.

"Là où j'habite, à Tertre, c'est un lieu de passage régulier de camions et donc une usine supplémentaire dit potentiellement camions supplémentaires. Ici ce sont quand même des quantités extraordinaires, on parle au minimum de 60 camions par jour, avec utilisation de la voie fluviale. S'il n'y a pas de bateaux, tout sera reporté sur les camions." Laurent Drousie, riverain

Quand Gérard s’est rendu compte de l'ampleur du projet en consultant le dossier à la commune, il a pris les choses en mains et a créé un groupe Facebook contre le projet.

"Ce groupe maintenant, en une semaine, est passé à 500 personnes, c'est dire si les gens sont concernés. A partir de là, on a organisé cette réunion avec les gens qui voulaient être actifs. J'ai été très content de voir une trentaine de personnes. Des gens avec pas mal de connaissances,  qui nous ont déjà appris beaucoup de choses sur le dossier aujourd'hui. On s'est bien rendus compte que ce dossier ne tenait pas la route." Gérard Nauw, créateur du groupe Facebook "Pour une Entité sans (bio) methanisation SEVESO SEUIL HAUT"

Ce qui rassure les citoyens, c’est que la commune de Saint-Ghislain elle-même n’y semble pas favorable. Mais le choix final d’octroyer ou non le permis ne revient pas à la commune, mais bien à la Région wallonne. Les riverains vont donc devoir agir pour avoir gain de cause. Et pour s’y prendre de la bonne façon, ils ont pu compter sur le soutien de Gérald Vanderlin, à l’initiative du comité contre le projet Envirolead. Car finalement, on retrouve des similitudes entre les deux projets.

"J'ai compris ici que l'usine de biométhanisation allait s'implanter auprès d'écoles, comme nous, auprès des habitations, comme nous. Les gens n'ont encore une fois pas été avertis de ce grand projet, on a parlé de 900 000 tonnes de déchets organiques ici sur le site à Hautrage, les gens n'ont pas été avertis... Donc je pense que le politique a vraiment un rôle à jouer sur la communication sur ce genre de projets, aux abords des maisons." Gérald Vanderlin, comité contre le projet Envirolead.

La prochaine échéance est le 20 septembre, jour de la fin de l’enquête publique en cours. D’ici là, les riverains sont invités à écrire des lettres pour exprimer leur avis. Après cela, ils formeront des groupes de travail pour continuer d'étudier le projet et d'informer les citoyens. Une chose est sûre, ils sont déterminés, car un tel projet, ils n'en veulent pas !