Depuis plus d'un an, la photographe Virginie Delattre propose la photothérapie aux patients atteints d'un cancer qui fréquentent L'Intermède, le centre de bien-être de l'hôpital Ambroise Paré à Mons. Cette technique permet aux participants de reprendre confiance en eux grâce à la photographie.
Ce sont essentiellement des femmes atteintes d'un cancer du sein qui ont participé aux premiers ateliers organisés. Découverte de cette discipline peu connue et de ses bienfaits.
« Ce qu'on fait ici dans l'atelier, c'est partager du vrai, des vraies paroles au départ de ce que vous avez vécu. Ensuite, on construit une image, une photo qui vous ressemble et qui traduit ce que vous voulez dire au monde ou juste à vous-même », explique Virginie Delattre, photographe et photothérapeute.
Voici en quelque mots résumé le principe même de la photothérapie telle que Virginie Delattre la pratique. Florence, Valérie ou Pascale ont participé à un de ses ateliers. Pour certaines, le pari n'était pas gagné. Il faut dire que la maladie a laissé et laisse encore des traces physiques et morales qu'il est parfois difficile d'accepter. Et c'est là toute la magie de la photo. Elle permet de surmonter bien des traumatismes et de se retrouver.
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« Depuis l'opération et la chimio, je ne me reconnaissais plus. Même avec une perruque, je me regardais mais ce n'était pas moi. Je voulais retrouver mon image », souligne Florence Marcq, l'une des participantes.
« L'estime de soi est tellement mise à mal après un traitement comme ça. On est couturée, notre corps a changé. On ne se voit que comme ça mais la photo permet de se voir autrement », explique Valérie Marin.
Pour arriver à se donner à la photographe, à construire leur photo, ces femmes ont beaucoup parlé, échangé. Et c'est sans doute la clé. Pas question ici de brusquer les choses, la photothérapie prend du temps. Virginie écoute, prend des notes et se met aux services de toutes les idées, de tous les ressentis.
« La photothérapie c'est plutôt un processus, c'est une construction intérieure que la personne fait pour exprimer quelque chose qui a du sens pour elle », détaille Virginie Delattre.
Les photos, si elles sont construites en amont, ne sont en aucun cas retouchées. Elles semblent parfois mises en scène de la volonté même des participantes. Les artifices livrent tous un message.
« Ce n'est pas une simple photo avec un objet. Derrière il ya quelque chose : une cicatrice, une souffrance morale. Il y a la vie de tous les jours qui est compliquée », insiste Florence Marcq.
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« C'était pour moi essentiel de pouvoir exprimer autour de l'amazone les sentiments que j'ai ressenti pendant toute cette période. On est vraiment guidé mais c'est notre projet et elle nous permet de le représenter » conclut Patricia Nisol.
Une représentation qui a donné lieu dans ce cas soit à un livre soit à une exposition, mais ce n'est en aucun cas une obligation. Les photos sont là pour se souvenir et entrevoir l'avenir avec plus de sérénité.