Le codeco a annoncé ce mardi plusieurs assouplissements pour le monde culturel. Dès le 9 juin prochain, des événements de 200 personnes seront possibles en intérieur et 400 en extérieur. Un assouplissement bénéfique pour le monde culturel même si les adaptations sont compliquées à mettre en place.
C'est avec un sentiment partagé que le secteur culturel a accueilli les mesures du codeco. Si la perspective de retrouver du public en salle dès le 9 juin prochain est une bonne nouvelle. Dans la pratique, les mesures sont compliquées à mettre en place et à respecter.
"C'est impossible de respecter les mesures de distanciation sociale en respectant une logique économique" indique Philippe Dejeneffe, directeur du Mars - Mons Arts de la Scène. "Si on respecte les 1,5m de distance entre les spectateurs, on perd énormément de personnes. Il faut imaginer que quand vous vous asseyez dans la salle, vous devez avoir 3 sièges de libres à votre droite et à votre gauche. La rangée devant vous et celle derrière vous doivent également être vides. Concrètement, sur ma salle de 558 places, il me reste 125 places si je respecte ces règles. Economiquement parlant, c'est impossible de faire des productions dans ces conditions"
Une situation économique intenable et qui n'incite que très peu de structures à reprendre leurs activités en intérieur dès le 9 juin prochain. Le secteur pointe également les incohérences au niveau de la progressivité annoncée par le codeco. On parle de 200 personnes en intérieur le 9 juin et de 2000 personnes le 1er juillet. Une évolution que ne comprend pas le monde culturel qui privilégie plutôt la mise en place de jauge maximale d'occupation. Du côté du Théâtre Royal de Mons, toute la programmation a été reportée au mois de septembre 2021 et les mesures du codeco ne sont pas en phase avec les demandes du monde culturel.
"C'est vraiment de la poudre aux yeux" explique le directeur du Théâtre Royal de Mons, Salvatore Anzalone. "Il n'y a vraiment aucune logique. Même nous, professionnels du métier, lorsque l'on entend des chiffres de 200 puis 2000 personnes en quelques semaines, cela nous surprend! Ce qui n'est pas normal c'est également que les autorités prennent des décisions sans nous donner la possibilité de mettre en place ce que nous pensons être faisable. Ils nous donnent des chiffres, mais ils ne nous donnent pas les méthodes pour que l'on puissent les respecter. Et quand nous leur proposons ces méthodes, ils ne nous écoutent pas!"
Un secteur entendu mais qui ne se sent pas écouté alors que depuis 15 mois, les activités culturelles sont quasiment au point mort.