Les températures printanières de ces derniers jours ont réveillé les batraciens qui ont débuté leur migration annuelle. Chaque année, des milliers de grenouilles et de crapauds se mettent en route pour rejoindre une mare ou un étang pour se reproduire.
Une migration souvent périlleuse pour eux. De nombreuses actions sont donc organisées pour les aider. Natagora en organisait plusieurs, notamment du côté de Baudour où plusieurs bénévoles s’étaient réunis hier soir.
Ils sont armés de sceaux, de lampes torches et de gilets fluorescents, ces bénévoles se sont retrouvés à plusieurs points clés de Baudour. Avec son expérience, l’association Natagora sait précisément les endroits où traversent les batraciens. Et aujourd’hui ils étaient visiblement nombreux à entamer leur migration.
"Oui, aujourd'hui ils sont nombreux car toutes les conditions sont réunies: il y a une fine pluie et les températures nocturnes dépassent les 7°C." Inès Bernier - Bénévole
"Pour les attraper, il faut bien regarder partout avec la lampe car elles se cachent souvent. Il faut aussi être attentif et bien écouter aussi car on les entend." Palmyre Delcambre - Bénévole
Direction une mare ou un étang pour se reproduire
La migration débute au crépuscule et se termine généralement vers minuit. Et certains de ces batraciens peuvent parcourir jusqu’à plus d’un kilomètre. Un trajet colossal pour ces petits animaux.
"Ils partent de la forêt et vont jusqu'à la mare qui les a vu naître. Ils doivent donc traverser la route et puis prolonger ce petit chemin de terre jusqu'à l'eau." Daniel Debacker - Coordinateur des sites de Baudour - Natagora
Une migration très dangereuse
Leur chemin est semé d’embûches. Principalement sur les axes rapides et très fréquentés comme sur l’avenue Goblet à Baudour. A cet endroit, des bâches ont été installées pour freiner les batraciens. C'est un projet citoyen développé au sein du Plan Communal de Développement de la Nature de Saint-Ghislain. La mise en place de ce dispositif a été effectuée grâce à l'implication de nombreux étudiants, notamment ceux de la section environnement de l'Institut Saint-Joseph de Saint-Ghislain avec l'appui du personnel communal. Car ici les voitures roulent très vite malgré les panneaux zone 30 installés spécialement pour cette période.
"Je lance un véritable appel: levez le pied ! Au dessus de 30 km/h, les batraciens sont aspirés sous vos roues. Chaque année, ils sont nombreux à mourir écraser et pourtant ils sont indispensables dans la chaîne alimentaire." Daniel Debacker - Coordinateur des sites de Baudour - Natagora
Les batraciens sont à la fois des proies et des prédateurs. Ils mangent beaucoup d'insectes, ce qui nous permet de ne pas être envahis. Et ils servent eux-mêmes de nourriture à beaucoup d'animaux comme les hérons.
Chaque année, des dizaines de milliers de batraciens sont sauvés par Natagora et les autres opérations de ce type. Si vous êtes intéressés pour participer, sachez que l'activité est accessible à tout le monde. La migration devrait être importante pendant encore quelques semaines et après elle sera très irrégulière jusqu’au mois d’avril.