Prison de Mons : le Bourgmestre tire à nouveau la sonnette d’alarme sur la situation et prend un arrêté
Le Bourgmestre Nicolas Martin a décidé de prendre une nouvelle fois un arrêté visant la surpopulation carcérale et toutes les conséquences négatives qui en découlent et dont sont victimes aussi bien les membres du personnel que les détenus. L’arrêté vise en particulier le quartier des femmes où le rapport entre nombre de détenues et places disponibles est du simple au double! Cela génère des risques en matière de sécurité publique et de conditions de travail pour le personnel, ce qui ne peut plus être toléré. De plus, l’invasion de rats et de punaises de lit peut avoir des conséquences sur la santé publique dans et en dehors de l’établissement. D'ici le 15 novembre, si la situation ne s'est pas améliorée, la prison de Mons ne pourra donc plus accueillir de nouveaux détenus en vertu de cet arrêté.
La surpopulation entraine avec elle des conditions de détention et de travail inacceptables, mettent en péril la salubrité, la propreté et la sureté des lieux. Vu le désintérêt et l’absence d’investissements de la part du Gouvernement fédéral pour la prison de Mons qui est l’une des plus vieilles et vétustes du pays, le Bourgmestre, à qui il revient de veiller à la sécurité publique, prend cet arrêté en attendant que les autorités fédérales adoptent les solutions structurelles qui s’imposent. Il y a plus de deux ans déjà (le 5 avril 2019), le Bourgmestre avait dû prendre une mesure similaire tant la situation était intenable. Malgré un retour provisoire à la normale, force est de constater que le problème demeure et qu’il n’a suscité aucune réaction durable de la part des autorités compétentes en la matière.
La Prison de Mons a une capacité de 274 places pour les hommes et de 27 places pour les femmes. Or, actuellement, 346 hommes et 51 femmes s’y trouvent. Cette surpopulation a de nombreuses conséquences, notamment pour le personnel, dont les conditions de travail deviennent intenables. En outre, elle alourdit la charge des services de police, au détriment de leurs missions de base. Par ailleurs, la trop grande promiscuité entre détenus crée des tensions et augmente les risques de débordements, ce qui représente un danger pour toutes les personnes séjournant, travaillant ou fréquentant la prison de Mons.
Pour le Bourgmestre Nicolas Martin : « les problèmes de surpopulation sont accentués par l’état général de vétusté dans laquelle la prison se trouve. A l’instar du palais de justice de Mons, qui est dans un état déplorable, la prison témoigne d’un manque criant d’investissements du Gouvernement fédéral. Les discussions ont d’ailleurs été initiées avec le secrétaire d’Etat fédéral en charge de la régie des bâtiments, Monsieur Mathieu Michel. Même si elles s’inscrivent dans un cadre constructif, cet arrêté s’impose comme une mesure d’urgence. Pour rappel, la volonté du Bourgmestre est que le fédéral procède à la construction d’une nouvelle infrastructure sécurisée et située hors de la Ville, comme ailleurs en Europe. Depuis sa construction en 1867, la prison de Mons n’a pas fait l’objet de travaux significatifs, ce qui la rend totalement inadaptée. Ce qui a été fait à Bruges, Leuven, ou ailleurs dans le pays en termes d’investissements doit aussi l’être à Mons ».