Le constat est net partout dans notre pays: la demande pour les colis alimentaire est en forte hausse depuis le mois de mars. C’est le cas au resto du coeur de Mons où la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales ont amené de nouveaux bénéficiaires. Plus que jamais, les profils des demandeurs sont variés et parmi eux: beaucoup de personnes qui viennent pour la première fois.
C'est le cas de Rodrig, 24 ans. Ses difficultés financières ne sont pas nouvelles, pourtant il n'avait jamais franchi le pas. Aujourd'hui, il n'a simplement plus le choix.
"Ce qui m'a empêché de venir plus tôt, c'est ma fierté. Mais après en avoir parlé avec d'autres personnes, j'ai décidé de venir car je suis dans l'urgence. J'ai mis ma fierté de côté" nous explique le jeune homme.
Comme lui, ils sont nombreux à être nouveaux. Des profils très diversifiés: des jeunes, des retraités et beaucoup de familles nombreuses. Certains étaient déjà à la limite, d’autres n’avaient aucun problème auparavant. Quoiqu’il en soit, c’est le premier pas qui est le plus difficile. C'est pour ça que les bénévoles et même les bénéficiaires plus habitués ont à coeur d'enlever le tabou qui existe autour de ça.
"Je ne suis pas gêné de venir. Je tiens à dire à ceux qui en ont besoin, qu'ils doivent venir. Ce n'est pas une honte, c'est une aide très importante". Ce sont les mots très forts d'un habitué.
Au resto du coeur de Mons, on est passés de 60 colis par jour à plus de 70. Une forte hausse à laquelle il a fallu faire face dans l’urgence mais qu’il faudra aussi gérer sur le long terme.
"Heureusement, nous recevons toujours autant de denrées alimentaires. Avec le confinement, certaines enseignes ont dû arrêter leur service de restauration et nous ont donné leur stock. Cela nous a permis de voir plus clair sur plusieurs semaines". Liliane Sinigaglia, la présidente.
Il n'y a donc pas de pénurie que ce soit pour les colis alimentaire ou pour le reste. Car on le rappelle, ici on offre de tout.
"On adapte les colis selon les familles et on essaye que ce soit varié. Du lait, du jus, du pain, de la viande et même des surgelés. La semaine dernière, j'ai été très touchée par une famille kurde. Un des enfants n'avaient pas de manteau donc nous l'avons rhabillé. Il était si heureux, ça nous a fait tellement plaisir" nous raconte Rachel, une retraitée qui consacre désormais tout son temps au resto du coeur.
Les restos du coeur de Mons s’attendent à voir affluer beaucoup de nouvelles personnes dans les mois à venir.