Nicolas Brasero est responsable du contrat de rivière de la Haine. Il scrute d'un oeil averti le niveau des cours d'eau. Sans surprise, il diminue, pour plusieurs raisons.
« Il y a des stations de mesure sur le sous-bassin sur les cours d'eau les plus importants. Sur la Grande Honnelle, le niveau est bas parce qu'il manque de précipitations mais il y aussi le pompage d'eau qui fait diminuer le niveau des nappes phréatiques et par conséquent le niveau des cours d'eau diminue aussi », explique Nicolas Brasero
Sur la Honnelle, la situation n'est pas encore critique, mais il ne faudrait pas que la sécheresse s'éternise. Car les conséquences peuvent être multiples, tant sur la faune que sur la flore. C'est surtout le manque d'oxygénation de l'eau qui entraîne la dégradation de sa qualité. Des algues commencent à apparaître et tous les êtres vivants qui peuplent ce type de rivière souffrent.
« Il va y avoir de la surmortalité et parfois une disparition de certaines espèces. Au niveau des poissons, la diminution du niveau de l'eau fait augmenter la température et donc les poissons peuvent souffrir d'hyperthermie » poursuit le responsable.
Aucune surmortalité n'est encore à déplorer sur la Honnelle ou sur la Trouille, les deux seuls cours d'eau de la région où la pêche est normalement autorisée. Pour rappel, cette activité est pour l'instant interdite.
Mais la sécheresse peut avoir d'autres conséquences, plus nauséabondes. Nous sommes maintenant près du Rieu du Coeur à la sortie de Quaregnon.
« Le Rieu du Coeur c'est un cours d'eau un peu particulier puisqu'il est cours d'eau et égout. Il accueille les eaux usées de Quaregnon. Comme il ne pleut pas et qu'il fait chaud, le cours d'eau est très bas et les eaux usées continuent à être rejetées », détaille Nicolas Brasero.
Les habitants se plaignent donc des odeurs... Cette situation n'est pas unique dans la région.
« La particularité du sous-bassin de la Haine c'est qu'il est très peuplé et beaucoup de maisons se rejettent encore dans le cours d'eau, même sans le savoir ! On a beaucoup d'endroits où à cause du manque de précipitations, les eaux usées se concentrent et provoquent des nuisances » souligne Nicolas Brasero.
Appel est donc lancé à réfléchir aux rejets effectués dans les cours d'eau ! Mais dans l'immédiat, c'est aussi la pluie qui est attendue pour diluer les polluants.