Ce samedi le monde culturel s’est une nouvelle fois mobilisé en répondant au troisième appel du collectif « Still Standing for culture ». Des dizaines de centaines d’acteurs du secteur se sont donc rassemblés, un peu partout dans notre pays.
A Mons, ils s’étaient donnés rendez-vous devant le Plaza Art pour créer une file d’attente symbolique.
Ils étaient entre 80 et 90 à faire la file symboliquement devant le cinéma. Ils sont artistes, techniciens, responsables d’institution culturelle ou tout simplement des passionnés de culture. Et aujourd’hui ils viennent exprimer leur ras-le-bol face au silence du gouvernement.
"Je suis comédienne et je n'ai pas été sur scène depuis le mois de mars. Depuis, je n'ai plus aucune rentrée d'argent" - Ariane Théry - Artiste
"Pour nous, cette situation est absurde ! On peut faire la file dans un supermarché mais nous, nous ne pouvons pas faire notre travail. Nous n'avons plus rien: ni moral ni argent. C'est la catastrophe et c'est notre façon à nous de dire que ce n'est plus possible ! - Benjamin Poignard - Artiste
Projection sans public au Plaza Art
Cette file symbolise l’attente de tout un secteur qui est prêt et qui veut reprendre. De nombreux films par exemple attendent toujours d’être diffusés. Parmi eux, "Adieu les cons" d’Albert Duponteel. Un film que le Plaza Art a symboliquement projeté sans public ce samedi.
"Il fait partie des films qui ont été amputés dans leur exploitation car il est sorti une semaine avant le reconfinement, en octobre. C'est donc un des films que nous attendons de pouvoir rediffuser. Car tout est prêt: les films sont là et notre équipe a hâte de pouvoir recommencer le travail. Qu'attendons-nous?" Samuël Tubez - Programmateur du Plaza Art
Le secteur veut des perspectives !
Qu’attendons-nous c’est la question qu’ils se posent tous. Depuis un an, tout le secteur culturel est dans le flou total. Aujourd’hui les acteurs réclament des réponses.
"Le plus important c'est d'avoir enfin des perspectives. Cela devient inaudible qu'on nous dise "on ne peut pas vous faire de promesse". Car le pire ce n'est pas de faire des promesses qu'on ne peut pas tenir, le pire c'est de nous laisser comme ça, dans une sorte de No man's land professionnel" Maxime Dieu - Délégué général du Festival International du Film de Mons
"Des moyens sont possibles! Que ce soit dans les salles de cinéma, de spectacle ou de concert. C'est possible, que ce soit par les artistes ou par les structures. Mais on ne nous laisse pas la possibilité de le montrer. - Stefan Ghisbain - Coordinateur Still Standing for Culture Hainaut
Ce samedi, plus de 400 actions été organisées en Wallonie, à Bruxelles et dans quelques villes de Flandres. « Nous sommes toujours debout » disent les artistes. Mais pour combien de temps encore?