La CGSP-Enseignement avait appelé les enseignants à observer un arrêt de travail de 50 minutes ce jeudi matin. Pour dénoncer « des conditions de travail insupportables » depuis de nombreux mois et demander davantage de reconnaissance de la part des autorités.
Les classes et les couloirs de l’Académie Provinciale des Métiers sont bien vides ce jeudi matin. Certains élèves, qui n’ont pas pu venir plus tard, patientent en attendant la deuxième heure. Car aujourd’hui, quasiment aucun professeur ne donnera cours entre 8h15 et 9h05.
"Pour respecter les normes sanitaires, les professeurs attendent seuls dans leur classe ou viennent une heure plus tard. Certains peuvent venir dans la cour, les bras croisés aussi. L'avantage de faire cet arrêt pendant la 1ère heure, c'est que les élèves ont pu venir plus tard. Pour ne pas qu'ils s'agglutinent pour rien à l'école." Maïté Wilmart - Déléguée syndicale CGSP-Enseignement
Ils étaient moins d’une dizaine à s’être rassemblés dans la cour pour dénoncer leurs conditions de travail. Un an après le début de la crise, les enseignants sont clairement à bout.
"Je suis fort mentalement et pourtant, la fatigue mentale est bien présente. Car il n'y a rien de cohérent. Un jour, on nous dit blanc et le lendemain, nous on dit noir. Il n'y a rien de structuré et c'est fatiguant." Antonino Barbarotta - Maitre-Stage au CEFA
Le personnel est épuisé de sans cesse s’adapter à des normes toujours plus compliquées et de modifier toute son organisation dans un temps très court et parfois pour quelque jours à peine. Et puis, c’est surtout le manque de considération qui excède les enseignants. Sur le terrain depuis un an, ils ne sont pas reconnus comme une profession essentielle. Et ça, ils ne le comprennent pas.
"C'est vexant et incompréhensible. On est essentiels pour l'avenir de ces élèves. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour remplir notre mission mais on n'a pas de soutien. Il n'y a pas eu de testing systématique et nous ne sommes pas prioritaires pour le vaccin. Tout ça, fait qu'on ressent une sorte de mépris." Maïté Wilmart - Déléguée syndicale CGSP-Enseignement
"Nous sommes en première ligne depuis un an! Et pourtant, nous sommes totalement oubliés..." Antonino Barbarotta - Maitre-Stage au CEFA
Et puis, l’annonce de la fermeture des écoles à partir de la semaine prochaine n’a pas non plus été bien accueillie par un personnel, très inquiet pour ses élèves.
"Cet arrêt nous ramène encore à un enseignement à distance à 100% et c'est compliqué. On fait du travail de moins bonne qualité car nous n'avons pas la capacité de capter et d'accrocher les élèves. Donc oui, d'un point de vue sanitaire, nous ne serons plus en danger sur notre lieu de travail. Mais d'un point de vue professionnel, peu d'entre nous souhaite arrêter de travailler." Maïté Wilmart - Déléguée syndicale CGSP-Enseignement
Vaccination, testing et masques de protection gratuits, voilà quelques demandes du personnel. Les enseignants souhaitent tout simplement travailler dans des conditions décentes, ce qui n’est clairement pas le cas depuis un an.