Larbi Kasmi, 27 ans et candidat aux prochaines communales à Mons sur la liste des Engagés, a reçu des messages haineux et à caractère raciste sur sa page Facebook. Il a décidé de porter plainte pour dénoncer ces faits qui ne sont pas isolés.
C’est encore choqué que Larbi Kasmi nous montre les messages de haine sur sa page facebook
"Avec la gueule qu'il a, il lui manque le pyjama, le turban et la ceinture d'explosifs pour avoir la tête de l'emploi et sa vraie personnalité", lit Larbi Kasmi.
Des insultes, des propos diffamatoires sur sa couleur de peau ou ses origines. Les mots sont violents.
"Quand je lis ce genre de choses je me sens totalement blessé et je sais bien que je ne suis pas le seul. Je suis né d'une mère belge et d'un père d'origine marocaine. Je suis Belge. Personnellement je travaille sur moi-même et je me dis qu'il faut aller de l'avant. Beaucoup de gens me soutiennent et me disent qu'il ne faut pas baisser les bras", confie le candidat.
Le jeune homme de 27 ans, né à Mons, vit sa première campagne électorale. Il ne s’attendait pas à subir ces actes malveillants. Malheureusement, ils ne sont pas isolés. Il y a quelques mois, lors de la campagne régionale, le député libéral Chris Massaki avait lui aussi subi des propos racistes.
"Une personne m'avait comparé à un boudin noir. Je pense qu'au niveau de la diversité en politique, on est de plus en plus de jeunes à vouloir se lancer. On a un rôle d'ambassadeur, parce que si les premiers qui font face au racisme n'interviennent pas, alors les suivants risquent de se retrouver face au même problème, sans évolution", explique Chris Massaki.
Chris Massaki avait porté plainte. Aujourd'hui, Larbi Kasmi prend la même décision. Ces délits sont punissables par la loi. Chaque année, UNIA défend de nombreuses victimes, cibles de messages haineux.
"On peut les qualifier au sens de la loi d'incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination sur base de critères raciaux. C'est une infraction pénale, donc on peut déposer une plainte à la police. Maintenant, ce n'est pas toujours évident de faire aboutir ces dossiers, car il faut pouvoir identifier les auteurs et démontrer une certaine intention nuisible", explique Martin Fortez, juriste au sein de Unia.
Mais se cacher derrière un écran n’empêche pas pour autant les poursuites. Même si les cas sont nombreux et qu’il est difficile pour la justice de suivre.
"Il y en a tellement, donc se pose la question de l'opportunité. Faut-il poursuivre toutes les personnes qui ont tenu une fois tenu des propos sur les réseaux sociaux. Unia va plutôt se diriger vers des personnes qui en font une stratégie, donc de vouloir systématiquement diffuser des messages avec une logique de propagande. Et dans ces cas-là, on va peut-être essayer de sanctionner ces profils-là", ajoute Martin Fortez.
L’an dernier, UNIA a reçu 6706 signalements pour discriminations, délits ou discours de haine. 12% d’entre eux concernaient les réseaux sociaux et les médias.