La décision est tombée hier après-midi : les compétitions de football reprendront en février. Ce sera le 6 février pour les jeunes de plus de 12 ans et le 13 février pour les séniors. On ne jouera qu'une demie saison et l'objectif est d'éviter une saison blanche.
Une reprise sous certaines conditions et qui divisent les clubs.
Le verdict est donc tombé : le foot va bientôt pouvoir reprendre ces droits pour tout le monde. Pas de saison blanche au programme mais une demie saison avec uniquement les matchs allers qui devront être joués. Une décision attendue par les clubs de notre région dont les avis sont plutôt mitigé.
"Je pense que n'importe quel joueur va être content de reprendre le football" confie Kenny Verstraeten, capitaine du RAEC Mons. "Mais d'un autre côté, j'espère qu'il n'y aura pas de problèmes. Beaucoup de questions se posent : que faire des matchs reportés ? Quelle attitude adopter s'il y a un joueur touché par le coronavirus dans l'équipe ? C'est un peu compliqué d'avoir des réponses claires"
"En fait, il y a beaucoup de "si" derrière cette décision" surenchérit Anthony Senni, manager du RSC Pâturages. "Si tous les paramètres sont au vert, tout est nickel pour reprendre même si la formule est changée. On rejouera au football et c'est le positif. Maintenant, il ne faut pas oublier que le plus important dans cette histoire cela reste la santé. Et on reste tributaire du fédéral à ce niveau là!"
Toutes les entités du football belge, qu'elles soient nationales ou régionales, se sont prononcées pour une reprise mais sous certaines conditions. Pour le bien-être des joueurs, des clubs et de leurs finances, cette reprise devra se faire avec une buvette ouverte, des vestiaires disponibles et du public autorisé au bord des terrains. Le fédéral pourrait donc encore décider une non reprise du football en février prochain. Le spectre de la saison blanche plane donc toujours
"Dans l'état actuel des choses, le sport chez les séniors et les plus de 12 ans peut reprendre à partir du 15 janvier et les décisions ont donc été prises suivant cette date" précise David Delferière, président de l'Association des Clubs Francophones de Football (ACFF). "Cela veut donc dire que si le comité de concertation décide que la reprise ne peut pas se faire le 15 janvier mais par exemple 15 jours plus tard. Cela nous amène au 1er février et la compétition recommencerait début mars. Mais il faut aussi garder à l'esprit qu'à un moment, ce ne sera plus possible de reporter et de terminer la saison. Au mois de juin, par exemple, les étudiants ont des examens et cela me semble compliqué. On pourrait donc encore arriver à la dernière solution qui est la saison blanche. Ce n'est pas la volonté et on tente de l'éviter. Mais pour être honnête, nous sommes à la toute dernière étape avant que le couperet ne tombe"
Dans ces conditions, une question se pose : aurait-il fallu décréter dès maintenant une saison blanche en football ? Là aussi, les avis divergent ce qui rend la décision très difficile
"A ce sujet, cela dépend surtout de l'échelon de l'équipe concernée" poursuit David Delferière. "Plus un club se retrouve haut dans la hiérarchie du football (D2 ou D3 ACFF), plus les frais sont importants. Ces clubs doivent payer les joueurs et certains sont sous contrats. Pour eux, qui dit reprise des entraînements, dit aussi retour du paiement des joueurs. Ce n'est pas simple pour eux et donc plus de la moitié de ces clubs demandaient une saison blanche. Ce n'est évidemment pas la même réalité en P3 ou P4. Il y a moins de frais de joueurs même si les frais des coachs vont revenir. Ces clubs ont des difficultés mais c'était peut-être moins difficile pour eux de faire face aux obligations financières. Ce n'est pas simple de prendre une décision qui conviendra à tout le monde. On propose donc une solution qui est de rejouer au football. On devrait contenter totalement ou partiellement ceux qui avaient envie de reprendre. Et ceux qui voulaient une saison blanche ne comprennent peut-être pas notre décision"
La décision est donc prise et les clubs sont fixés sur la date de la reprise. Mais les décisions du fédéral lors du prochain comité de concertation pourraient aussi tout remettre en question