La sentence est tombée ce mercredi soir (17/07/2024) lors d'un conseil d'administration extraordinaire : l'Agence locale pour l'Emploi de Mons (ALE) est en faillite, du moins dans sa section titres-services. La situation financière de l'asbl était précaire depuis des mois. Différentes pistes de redressement ou de reprise avaient été envisagées mais aucune solution n'a pu aboutir. 80 emplois passent à la trappe.
La situation financière de l'asbl était précaire depuis des mois. La structure était en procédure de redressement judiciaire, à cause d'une dette à l'ONSS de près de 600.000 euros.
« C'était inéluctable. Nous devions prendre nos responsabilités. Le Conseil d’Administration a décidé la cessation de l'activité et un curateur va être désigné » indique Stéphane Bernard, PS, Président de l'ALE de Mons.
« On l'a vu venir ! Ça fait des années que Stéphane Bernard aurait pu prendre des décisions pour qu'on n'en n'arrive pas là. Ce n'était pas inéluctable mais hier c'était obligatoire parce que les caisses sont vides et on ne sait pas rembourser la dette ONSS » souligne Opaline Meunier, Administratrice à l'ALE, représentante de Mons en Mieux.
Différentes pistes de redressement ou de reprise avaient été envisagées, depuis plusieurs mois, mais aucune solution n' a pu aboutir.
« En janvier, le CA s'est prononcé pour arrêter les frais et le transfert de l'activité des titres-services. Parallèlement à la procédure de négociation de la dette ONSS, on a négocié avec une intercommunale pour une reprise qui s'est avérée impossible. On a ensuite négocié avec un autre candidat acquéreur », poursuit Stéphane Bernard.
Candidat acquéreur, du secteur des titres services, qui ne voulait pas reprendre la dette ONSS. Par ailleurs, la dette accumulée provient aussi de l'achat de bâtiments et terrain, tant à Mons qu'à Havré.
« L'ALE de Mons avait pris l'option d'acheter ces bâtiments alors qu'on sait dans ce genre de structure ce n'est pas tenable. La vente ou le rachat de ces bâtiments pouvait permettre d'aller vers les 600.000 euros de dette ONSS mais cette dette grandit chaque jour » souligne Laurence Semoulin, permanent CSC du secteur des titres services.
La vente des bâtiments de l'ALE, situé à Mons ou à Havré est aujourd'hui en cours ou presque finalisée, mais il est trop tard. Un peu plus de 80 emplois passent à la trappe, dans un secteur demandeur, oui mais avec certaines réserves.
« Il y a beaucoup de personnes qui pourront retrouver du boulot. Mais pas tout le monde. L'ALE offrait des adaptations à la situation médicales et aux travailleuses plus âgées, ce qui ne correspond pas aux offres du privé » souligne Opaline Meunier.
« Ce qui ramène la force de travail dans ce genre d'entreprises, c'est le personnel ouvrier qui aura la plus grande chance de retrouver du travail très facilement. Ce sera plus compliqué pour les employés » indique Laurence Semoulin.
Une rencontre avec le personnel des titres services aura lieu dans les prochains jours. Les liquidités sont là pour assurer le paiement des salaires jusque fin juillet. Il restera la section traditionnelle de l'ALE, avec ses prestataires qui elle devrait continuer à exister sous une nouvelle forme.