Dimanche 26 décembre, le téléphone sonne au plaza arthouse. A la caisse, les spectateurs arrivent et achètent leur place. Comme un dimanche normal. Pourtant, le cinéma est censé être fermé. L'équipe a néanmoins voulu marquer le coup face à une décision du comité de concertation qui passe mal.
« Toute l'équipe est là et se partagera le travail comme un jour normal. Même ceux qui sont en congé aujourd'hui passeront pour répondre aux questions du public, c'est quelque chose qu'on a pas forcément l'occasion de faire », explique Samuël Tubez, programmateur du Plaza Arthouse cinema.
Un public bien présent et qui est majoritairement là pour revendiquer son droit à la culture.
« Sans culture, il n'y a pas de société ! On vient devoir le film Animal, c'est un film interpellant ; ce qui fait que l'homme est homme, c'est la culture, c'est l'art, le cinéma. C'est un des piliers de la société, tout simplement », affirme Caroline Picron , spectatrice.
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Pour d'autres, venir au cinéma alors qu'il aurait dû être fermé est clairement un acte de résistance.
« On est venu exprès, pour dénoncer cette décision qui nous paraît un peu injuste » avoue Marc Ghisoland.
« On n'avait pas la possibilité d'aller à la manifestation à Bruxelles. C'est notre façon de manifester notre attachement à la culture et surtout le fait qu'on n'est pas d'accord. Personne n'a pu démontrer le danger d'aller dans les salles de spectacles. En plus, ici, tout a été rénové et on a même froid tellement l'aération fonctionne bien ! », souligne Edwige Wyshoff, spectatrice.
Certains regrettent néanmoins que la résistance soit assez limitée à Mons.
« Ce n'est qu'aujourd'hui que ce sera ouvert. La résistance est quand même restreinte à Mons ! » déplore Freddy Mathieu, spectateur. « Je viens de temps en temps au cinéma et c'était peut-être la dernière fois avant longtemps, on ne sait pas très bien », poursuit-il.
Les acteurs culturels sont en effet dans le flou concernant la durée de cette fermeture obligatoire. Dans l'attente, les employés du plaza se réjouissent de l'engouement du public, alors que la décision d'ouverture malgré tout n'a été annoncée que samedi soir sur les réseaux sociaux.
« On est très heureux qu'à la première séance de 11h on ait eu entre 40/50 spectateurs, ce qui n'est pas toujours le cas. Ca fait chaud au coeur d'être soutenu et en plus avec tous les messages qu'on a reçu sur les réseaux sociaux, c'est très agréable », avoue Samuël Tubez.
Très agréable et bienvenu quand on sait que depuis près de deux ans maintenant les lieux culturels, comme d'autres, vivent dans un ascenseur émotionnel constant, entre la tristesse de devoir baisser le rideau et la joie de voir revenir les spectateurs. Ici on espère que cette fois ce sera le dernier duel... à mener.