Régulièrement, des personnes dans le besoin lancent un cri d'alarme via les médias annonçant que les CPAS ne les aident pas. Qu'en est-il exactement des obligations des CPAS et des devoirs demandés à ceux qui sont aidés, Le point avec les responsables du CPAS de Mons.
Cette après-midi-là, c'est la réunion du comité spécial du service social du CPAS de Mons. Cette assemblée, en huis clos, a un objectif précis : examiner les dossiers qui coincent, avec la possibilité d'entendre les bénéficiaires de l'aide sociale concernés.
« La sanction appliquée, en tout cas, depuis le début de la mandature, n'est jamais de couper les vivres. C'est de créer un électrochoc. Parfois, venir nous voir au sien du comité spécial, cela crée un électrochoc », explique Marie meunier, Président du CPAS de Mons.
Car si tout le monde a droit à l'aide du CPAS, il y a des devoirs à respecter.
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« Comme on le dit souvent, le CPAS est le dernier filet de sécurité avant le rien. On est pour aider toutes les personnes dans le besoi. Aider les personnes qui ont des droits mais aussi des devoirs. C'est de notre devoir à nous, en tant qu'institution de les faire respecter pour un minimum d'équité entre tous nos bénéficiaires », poursuit Marie Meunier.
Et le Directeur du service social du CPAS d'enchaîner. « Toute demande est reçue administrativement et consignée. Tous les citoyens peuvent venir et leur demande sera traitée. La loi nous impose de le faire endéans les 30 jours » souligne Patrick Drugmant.
Voilà pour le cadre légal. Il faut aussi savoir que le droit au CPAS est un droit dit résiduaire, c'est-à-dire qu'il vient en dernier recours, quand toutes les autres voies d'aide ont été explorées. Cela demande une collaboration, sous forme de contrat, avec l'assistant social qui encadre le bénéficiaire. Et c'est souvent là que les problèmes surgissent.
« La personne doit collaborer avec nous. Si un moment elle vient nous déposer ses documents en disant voilà et faites avec ça. Ca ne va pas. On va lui demander aussi ce qu'elle va mettre en oeuvre pour s'en sortir », souligne Patrick Drugmant.
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« On fait parfois face à des personnes qui ne sont pas collaborantes. C'est plus facile de dire on ne m'aide pas plutôt que de dire je n'ai pas collaboré avec l'institution et je n'ai pas respecté mes devoirs », insiste Marie Meunier.
Au CPAS de Mons, il y a une moyenne de 3200 dossiers traités par an, auxquels s'ajoutent des aides plus ponctuelles, quand un accident de la vie survient. Tout ce travail se fait dans le plus strict respect du secret professionnel. L'aide du CPAS ouvre le droit à l'obtention du revenu d'intégration sociale, qui se monte à 850 euros pour un isolé. En attendant que le dossier soit traité, une aide directe peut-être donnée. On peut dès lors se demander pourquoi certaines personnes continuent à être à la rue.
« Il y a des personnes qui sont aidées chez nous et qui vivent aussi dans la rue. Ce sont des choix de vie souvent liés à des problématiques de dépendances. On ne peut pas aider ces personnes à fréquenter les structures d'aide et d'accueil que nous avons » conclut le directeur du service social.
Ces cas représentent, selon le CPAS de Mons, 10% des dossiers.