En 2022, les Archives de l'Etat à Mons récupéraient 1 km de documents liés aux dommages de la guerre 40/45. Aujourd'hui, une exposition sur ce thème est inaugurée au Mons Mémorial Museum. Elle donne un aperçu de la problématique au travers de 5 villes de la province, dont Mons et Saint-Ghislain.
Une exposition liée aux dommages de guerre en 2024, la date n'est pas choisie au hasard. Elle résonne avec l'actualité et correspond à un anniversaire, celui des 80 ans de la libération et des bombardements qui y sont liés. C'était donc le moment de montrer l'ampleur des destructions subies par notre région grâce à des documents, des objets privés et aux dossiers de dommages de guerre conservés aux archives.
« Les personnes sinistrées introduisent une demande avec les dégâts subis. Elles y joignent des plans ou des photos. Grâce à cela on peut étudier précisément à la fois les événements de la guerre mais aussi la vie quotidienne, l'équipement des industries ou des commerces. Ce sont donc des dossiers très riches » souligne Laurent Honnoré, Directeur des Archives de l'Etat à Mons.
Pour cette exposition, les archives, en collaboration avec les historiens locaux, ont choisi 5 villes hennuyères : Charleroi, La Louvière, Mons, Saint-Ghislain et Tournai, des villes particulièrement touchées lors de la deuxième guerre. Exemple précis avec la cité de l'Ourse.
« Les bombardements qui visaient des infrastructures ferroviaires n'ont pas eu la précision que l'on connait aujourd'hui. Donc au-delà de l'objectif militaire, il y a eu des dégâts collatéraux. C'est ce qu'on veut montrer ici avec la grand-rue de St Ghislain qui a été intégralement détruite » explique Laurent Honnoré.
Mons a également subi des bombardements et des destructions, tant de la part des Allemands que des Alliés. Parfois, les destructions sont provoquées par l'absence de service d'incendie. Des procès ont donc suivi et constituent une source d'information.
« Ce sont des témoignages très précis qui viennent des archives du parquet de Mons et qui décrivent la situation via des témoins. On a intégré cela aussi dans l'exposition » explqiue Pierre-Jean Niebes, historien aux Archives de l'Etat.
Une exposition qui présente aussi des affiches et des objets liés à cette période troublée. Pour compléter la visite, une publication a également été éditée.
« Avec des collègues historiens et archivistes, on a approfondi le sujet pour ces 5 villes du Hainaut à travers un ouvrage où on reprend beaucoup de documentations, de photos et différents fonds d'archives » précise Pierre-Jean Niebes.
Un sujet qui 80 ans après livre encore de nouveaux détails, liés à des histoires de familles, d'immeubles ou d'industries.
L'exposition se tient au Mons Mémorial Museum jusqu'au 8 septembre. Elle est comprise dans le prix d'entrée du musée. Par ailleurs, un colloque sur le thème des dommages de guerre y sera organisé le 27 avril, avec des invités belges et français. L'entrée sera gratuite.