On vous a beaucoup parlé des 80 ans de la libération de Mons. Le 2 septembre 1944, les Alliés ont débarqué pour mettre fin à l'occupation allemande. Ce jour-là, Suzanne, 6 ans à l'époque vivait avec sa famille à Maisières. Elle a vu les Américains traverser les champs pour libérer la ville. 8 décennies plus tard, elle replonge dans ses souvenirs avec Clotilde Vallée ... et Philippe Hardy
Le 2 septembre 44, la ville de Mons est libérée par les Alliés. C'était la joie, se souvient Suzanne Franco, qui avait six ans à l'époque.
"Ca a été un choc pour tout le monde. On s'est senti libre. Tout le monde sortait. Et quand les alliés traversaient le village, c'était encore des pavés, on entendait le bruit. Tout le monde était sur la route. On avait des drapeaux, on criait ..., c'était vraiment une libération." raconte avec émotion Suzanne Franco.
Suzanne a passé une partie de son enfance sous l'occupation allemande et comme beaucoup, elle a dû s'adapter à un quotidien fait de privations et de restrictions, notamment l'occultation, une règle dont les souvenirs et les anecdotes sont encore intacts aujourd'hui.
"Pendant la guerre, il y avait l'occultation. Il n'y avait pas de lumière aux fenêtres . Il y avait des rideaux ou du papier pour cacher la lumière qu'il y avait dans les maisons parce qu'il ne pouvait pas avoir de lumière. Et un jour, alors qu'on venait à Mons chez mes grands parents en soirée, papa . avait pris une lampe de poche pour éclairer les bordures. Maman avait des problèmes aux genoux., c'était juste pour éclairer le sol et lui éviter de tomber. Un soldat allemand est arrivé et a arraché la petite lampe de papa parce qu'il voulait simplement que ma maman ne tombe pas" se souvient avec tristesse Suzanne Franco.
Mons est une ville de fêtes et de traditions comme la ducasse du Lumeçon. Mais pendant la Seconde Guerre mondiale, tout ça s'est arrêté. Une fois la ville libérée, les habitants ont rapidement repris leur festivité. Comme un symbole de retour à la liberté.
"Après la libération, c'était la chose. C'était l'explosion. Les fêtes ont repris, le bal populaire sur la Grand-Place, c'est des choses comme ça. La première ducasse, après la Libération, ça a été aussi de la folie. Elles ont retrouvé toutes sortes de choses qu'on n'avait plus depuis plusieurs années. Les gens se sentaient libres." raconte Suzanne Franco
Grâce aux souvenirs de Suzanne Franco, on comprend que la libération de Mons a été bien plus qu'un retour à la liberté. C'est aussi la renaissance des traditions qui font vivre la ville et qui, aujourd'hui encore, unissent les Montois et Montoises.